Edito
L’inauguration, ce soir, du nouveau centre commercial de la société « Wilhelm & Co » n’est pas une bonne nouvelle pour la ville de Liège. Elle témoigne de la médiocrité avec laquelle, trop souvent à Liège, on fabrique la ville. De cette « Médiacité » bien mal nommée, il faut pouvoir, dès à présent, tirer un premier bilan critique, non pas pour le plaisir de vilipender une réalisation très discutable — il faudra, quoi qu’il arrive, tenir compte de sa présence et, avec plus ou moins de plaisir, veiller à l’intégrer dans la ville — mais pour tirer quelques enseignements des erreurs commises et ne pas les commettre une nouvelle fois.
Alors que ce projet aurait pu contribuer à l’extension du centre urbain, à inclure le Longdoz dans le coeur commerçant de la ville, la « Médiacité » — par sa forme recroquevillée sur elle-même, par le choix d’une mobilité largement orientée vers la voiture individuelle — contribue plutôt à détruire de l’urbanité qu’à en créer. Si le complexe de cinémas projeté — et toujours en souffrance — est réalisé et qu’il entraîne, comme on peut s’y attendre, la fermeture du cinéma Palace, en Pont d’Avroy, la Médiacité aura pour effet de retirer, chaque soir, des centaines de piétons fréquentant l’hypercentre pour les remplacer par des centaines d’automobilistes se rendant directement dans un parking souterrain. Belle avancée ! Mais, plus grave encore, c’est la fermeture de la rue d’Harscamp — qui isole un quartier du reste de la ville — qui est l’illustration la plus évidente de cette conception proprement anti-urbaine. Cette coupure dans le tissu urbain est d’autant plus choquante qu’elle n’était nullement nécessaire et qu’il a été démontré |1| qu’une passerelle — laissant libre la circulation — aurait tout aussi bien pu faire l’affaire. Et ce n’est pas l’étroit boyau de circulation laissé ouvert la nuit, entre deux volets, qui y changera quoi que ce soit. Plus largement, il y a lieu de pointer l’absence manifeste de prise en compte, dans ce nouvel équipement, des besoins des habitants du quartier. Le Longdoz se caractérise notamment par une absence criante d’espaces verts publics, d’autant plus problématique qu’il y existe peu de jardins privés en raison d’un parcellaire très dense. Si ce besoin d’espaces publics de détente — exprimé, à de nombreuses reprises, par le comité de quartier du Longdoz, depuis au moins février 1997 — avait été entendu par les autorités communales ou pris en compte par le promoteur, une solution innovante aurait pu être mise en place de façon relativement simple, par exemple en exploitant les hectares de toitures (actuellement inutiles) de la Médiacité pour y réaliser un jardin public. Sur le plan technique, il n’y avait là rien d’insurmontable, mais il fallait la volonté ou simplement la préoccupation d’intégrer le nouvel équipement dans son environnement urbain — laquelle faisait manifestement défaut.
En matière économique, ensuite, on peut émettre les plus grands doutes sur la pertinence d’implanter un tel équipement dans le contexte actuel. Toutes les études socio-économiques montrent en effet que l’offre commerciale dans la région liégeoise est excédentaire. L’ouverture d’un centre commercial aura donc pour principale conséquence d’entraîner la fermeture de commerces ailleurs dans la ville |2|. Et ce ne sont pas le déplacement, grassement soutenu par les pouvoirs publics, de fonctions existantes — RTBF, patinoire,... — qui y changeront quelque chose. Même le « Pôle Image » — qui rassemble sur un site unique des entreprises jusqu’alors dispersées — ne semble guère jouer qu’un rôle d’alibi à l’implantation d’un centre commercial inutile qui n’aurait sans doute jamais vu le jour si son promoteur n’avait eu l’idée « géniale » de le nommer « Médiacité » et de faire miroiter le développement d’une « Cinecittà » liégeoise. Il faut se rappeler qu’en décembre 1996, quand eut lieu la première enquête publique, le projet alors nommé « cité des médias » prévoyait 6 000 m2 de studios de cinéma, un centre privé de production multimédias de 11 000 m2 et un hôtel de 120 chambres — aujourd’hui disparus dans les limbes — tandis que le centre commercial annoncé se limitait à l’époque à 4 200 m2 (il comptera finalement près de 45 000 m2, en ce compris la galerie du Longdoz, intégrée entre-temps dans le projet). Que, dans ces conditions, certains responsables politiques tentent de nous présenter la Médiacité comme un moteur économique relève simplement de l’imposture — de même d’ailleurs que le chiffre, avancé par Wilhelm & Co |3|, de 1500 emplois « créés » (sic).
Sur le plan de la mobilité également, la Médiacité va constituer un petit désastre. On ne peut pas décemment se déclarer préoccupé par le sort des riverains de la Dérivation — et plaider pour la décrue du flot automobile sur ses berges — et y admettre la construction d’un parking de 2350 places. C’est d’autant plus inacceptable que cette zone est non seulement déjà saturée par la circulation automobile mais est aussi extrêmement bien desservie par les transports publics — et pourrait l’être encore beaucoup mieux dans l’hypothèse où une boucle de tram serait construite sur le tracé de la ligne du bus 4, comme le propose urbAgora. Plus qu’une incohérence manifeste, il y a là une faute dans le chef des pouvoirs publics. Dans ces conditions, la couche de greenwashing dont on recouvre la construction de ce centre commercial peut franchement faire sourire.
L’architecture n’est pas en reste. Le « geste » du designer Ron Arad n’a pas grand-chose à voir avec un travail architectural. Son « serpent » est une enseigne commerciale, ni plus ni moins. Il est d’ailleurs symptomatique que celui qu’on nomme « l’architecte » n’ait été chargé que de la réalisation de la verrière et pas de l’aménagement des espaces de circulation ou de l’économie générale du bâtiment (qui ont été réalisés par le burau Jaspers & Eyers, rarement cité). Entendre Peter Wilhelm — reprenant une rhérorique rodée à Louvain-la-Neuve |4| — présenter jusqu’à la nausée son nouveau vaisseau comme un « lieu de vie » en dit long de l’impasse dans laquelle nous nous sommes fourvoyés en laissant des personnages de son acabit prendre une telle importance dans la production urbaine. Quant à ceux qui s’imaginent que Liège marquera l’histoire de l’architecture grâce à cette ondulante réalisation, on leur suggère de repasser dans dix ans.
Plus globalement, la construction de la Médiacité témoigne aussi et surtout d’un certain délitement de la ville et des ravages de la concurrence territoriale, qui permet aux promoteurs de faire jouer, dans le mépris le plus ouvert du bien commun, la concurrence entre communes pour construire ce qu’ils veulent comme ils veulent — les communes urbaines, à l’exemple de Verviers |5|, ayant tendance à accepter n’importe quoi pour garder la fonction commerciale sur leur territoire. Il est plus que jamais essentiel de renforcer les outils de planification territoriale, de renverser une situation aujourd’hui beaucoup trop favorable aux promoteurs.
À Liège, il s’agit notamment de transformer le tellement fragile moratoire décrété — pour tenter de contrer le développement d’un nouveau centre commercial à Soumagne — au sein de la très informelle « conférence des bourgmestres » en une Communauté urbaine, institution publique disposant d’une compétence d’aménagement du territoire. Parce que le redressement de la région ne se fera pas, quoi qu’en disent d’aucuns, en cédant au mirage des centres commerciaux.
Illustration : François Bertrand (Creative Commons).
|1| Lire l’article de Thérèse Jamin paru ici-même en mai dernier.
|2| On lire à ce sujet les prises de position particulièrement réservées de l’Union des Classes Moyennes, par exemple ici ou là.
|3| Cité sur le site mediacite.be, consulté le 20 octobre 2009.
|4| Lire « Louvain-la-Neuve, avatars d’un embourgeoisement », Des Bulles, mercredi 12 octobre 2005.
|5| Un centre commercial incongru projeté par le promoteur ForumInvest en plein centre de la ville. Plus de détails sur le site de Vesdre Avenir.
Les commentaires des internautes
37 messages
Merci pour cette analyse pertinente !
Cette médiacité m’écoeure ! Après avoir voulu déplacer les commerces du centre-ville vers la place St Lambert avec le succès tout relatif qu’on l’on connait (qui met les pieds dans l’îlot St Michel ?), voilà maintenant qu’on remet le couvert avec cette merdiacité qui n’est vraiment rien d’autre qu’un projet de spéculateur immobilier !
Cette galerie n’apportera rien d’autre aux petits commerçant et aux habitants que désarrois et rideaux de fers dans quelques années !
Bordel pourquoi mais pourquoi rien n’est fait dans le coeur de Liège ??? On sait qu’à son arrivée, le bourgmestre voulait mettre un point d’honneur à fermé ce chancre que devient le coeur de Liège (Carré, place Cathédrale, vinave d’île etc) La galerie St Lambert n’était que le commencement pour aggraver la situation. Oui mais les gens aiment ce centre, leur centre, et continuent malheureusement pour lui à y aller... Qu’à cela ne tienne, il continue lui aussi à répondre favorablement aux sirènes des promoteurs immobilers...
Tout est fait pour tuer les petits commerçants, toutes ces galeries commerçante ne rassemblant que des enseignes de grands groupes étranger. Plus d’emplois ? Mais bien sur... Au mieux juste un transfert !
Car faut rester logique, si vous voulez plus d’emplois dans les commerces, il faudrait que les gens dépense plus d’argent.
Ensuite, du point de vue économique dans sa globalité (pas uniquement emploi et encore moins spéculatif), que vaut-il mieux ? Dix commerçants indépendants liégeois, ou une enseigne étrangère avec 10 employés ?
Pour moi le choix est vite fait ! Mais visiblement les promoteurs et groupes commerciaux ont d’autres arguments...
la « Médiacité » — par sa forme recroquevillée sur elle-même , par le choix d’une mobilité largement orientée vers la voiture individuelle — contribue plutôt à détruire de l’urbanité qu’à en créer. Si le complexe de cinémas projeté — et toujours en souffrance — est réalisé et qu’il entraîne, comme on peut s’y attendre, la fermeture du cinéma Palace, en Pont d’Avroy, la Médiacité aura pour effet de retirer, chaque soir, des centaines de piétons fréquentant l’hypercentre pour les remplacer par des centaines d’automobilistes se rendant directement dans un parking souterrain. Belle avancée !
Merci pour ce commentaire Monsieur François Schreuer, hélas certains effectivement ne semblent pas vraiment vous comprendre et sont émerveillés par des réalisations dont le but seul relève de la spéculation immobilière. Et le cinéma ne s’y fera pas, foutu pour la rentabilité...
Une cité de moins en moins Média en tout cas... à présent que Kinepolis jette l’éponge. je me réjouis de voir quelle est la solution alternative dont avait parlé le promoteur.
Effectivement, la médiacité ne cherche pas à combler les lacunes de l’offre commerciale et artisanale du Longdoz... C’est une centre commercial à vocation régionale. Selon le Pr Merenne la zone de chalandise de Liège serait passée de 1,600,000 à 1,200,000 habitants. Je ne pense vraiment pas que les promoteurs visent à concurrencer le commerce local mais cherche à atteindre un public beaucoup plus large. Il y a au-bas mot 400.000 personnes qui ne viennent plus à Liège (ni au Longdoz ni dans l’hypercentre). Si une fraction d’entre eux revient, ce serait bénéfique pour le commerce liégeois en général. Cela n’est évidemment pas suffisant. Mais peut on demander à un groupe privé de combler les lacunes de toute la politique publique d’urbanisme ? Je ne suis pas partisan d’une politique de gentrification. Je dis simplement que je ne vois pas actuellement cette menace s’abattre sur Liège. Je vois au contraire des maisons "unifamiliales" divisées en petits logements accueillir des personnes précarisées. Cela posent 2 problèmes. L’offre de logements familiaux classiques insuffisantes poussent les candidats à aller voir ailleurs et les personnes à faible revenu se retrouvent dans des bâtiments qui n’ont aucune vocation plurifamiliale. Une politique publique volontariste serait la bienvenue, mais vu les faibles moyens financiers des pouvoirs publics, il ne faut pas s’attendre à des miracles... Une vision plus transversale est certes nécessaire. Mais je pense qu’il faut un plan global au niveau de l’agglomération pour renforcer la centralité et développer des pôles plus spécialisés. La revitalisation de Cathédrale Nord et Neuvice est une chance unique pour relancer l’artisanat urbain ! Quant au Longdoz, je pense que les commerces de proximité continueront à servir la population locale et la Médiacité à attirer une clientèle plus lointaine. Liège a besoin des deux. L’hypercentre doit également se repositionner. Pour conclure, Médiacité espère attirer 7,000,000 de visiteurs/an. C’est une opportunité pour les commerçants du Longdoz d’avoir une telle locomotive commerciale... Bonne journée !
Le seul moyen de sauver les centres commerciaux liégeois, c’est d’en supprimer certains et de leur trouver une autre affectation. Une vieille idée : envoyer les gens de la justice dans l’îlot saint-michel, devenu excédentaire. Ce qui permettra aux liégeois de se réapproprier le Palais des Princes-évêques en en faisant un musée.
C’est le moment de bouger : les annexes du palais de justice sont sorties de terre, le palais nécessite une grosse rénovation et on est à la croisée des chemins au niveau de musées à Liège.
Bonjour, je partage totalement l’analyse de François Schreuer et le félicite au passage pour sa constance et sa clairvoyance. J’étais échevin des affaires économiques et du commerce jusqu’en 1994, année au cours de laquelle le promoteur est venu me présenter son projet. Le chantier de Belle Ile se terminait ! J’ai déclaré au promoteur que son projet était trop tardif et qu’il était clair que la région liégeoise avait atteint son seuil de saturation en matière de centre commercial. Depuis, durant ces 15 dernières années, je fais partie de ceux, nombreux tant au Conseil communal qu’en dehors, qui mettent en évidence les très graves problèmes de mobilité que va générer ce serpent, tant pour tout le quartier, qui va en souffrir atrocement, que pour une bonne partie de la ville. Que dire du futur trafic automobile dans la rue Grétry, qui va ralentir, voire asphyxier, le transport public des TEC. Comme le démontre très bien François, cette galerie marchande n’a rien d’une médiacité !
Luc Toussaint, ancien échevin et député de Liège.
Monsieur,
concernant la mobilité. Est-ce la médiacité qui est responsable de l’engorgement des quais de la dérivation ? On peut en douter puis cette ’autoroute urbaine’ est déjà saturée, à certaines heures, depuis les années 90’. Ce centre commercial est situé "en ville", et non en périphérie, ce qui constitue déjà un progrès. Si Longdoz devait regorger de monde, ne serait-ce pas un signe de reprise pour ce quartier moribond, dont le plus grand chancre appartient maintenant au passé ? Pour mériter son titre de "cité des medias", il faut attendre l’implantation définitive de la RTBF et surtout aider le pôle image et sa vingtaine de sociétés à croître. Ainsi la recette ’Cluster media + Shopping center + Loisirs + architecture design’ permettra d’attirer des entreprises. Des dizaines de bus desservent la Médiacité. Mais le public reste attaché à sa voiture jusqu’à l’étranglement. Il est du devoir de la ville de penser à la nouvelle mobilité : Tram en vallée et en boucle, REL et réouverture de petites gares comme autant de pôles de croissance et de redéploiement. Une liaison cyclopédestre Gretry-Chiroux eut été également fort appréciable. Médiacité n’est ni le problème ni la solution, mais un outil à utiliser dans un plan plus global de relance urbaine...
Le rôle des promoteurs de Wilhelm & Co n’est pas d’urbaniser mais de proposer un projet commercial. En ce sens, ils ont rempli leur rôle (délais, investissement colossal, appel à un designer, remplissage et attrait de nouvelles enseignes à Liège, voire en Belgique). Ceci sera toujours plus profitable qu’un chancre pollué digne de Germinal !
Par contre, il est du devoir des autorités publiques d’assurer le redéploiement du quartier. La médiacité n’est donc qu’un outil permettant de créer de l’activité, de l’échange et du passage qui sont les fondements même de l’urbanité... La ville n’a prévu aucun aménagement périphérique, de zônes vertes ou de liaison avec le centre-ville. Au mieux une double passerelle rejoindra le quartier des Guillemins dans 5 ans, 6 ans ou...
Si les quais ont davantage la convivialité d’une autoroute que d’une digue urbaine, si aucun lien cyclo-pédestre ne relie médiacité au centre, ce n’est pas la faute du promoteur, pas plus que les délais tardifs de la nouvelle patinoire ou le démarrage fébrile du pôle image... Ce projet perfectible pallie à une absence totale de vision et de moyens publics pour le Longdoz. Il faudra veiller au renforcement du côté "Média" et continuer la diversification commerciale de Liège pour que son offre, souvent redondante, s’élargisse et augmente le rayonnement de Liège.
Bonsoir,
Pourriez-vous avoir la gentillesse d’utiliser un pseudo qui prête moins à équivoque.
Merci
J’ai été faire un petit tour de 12h à 14h.
Je me suis garée rue d’arschant, prudente, me disant que les barrières des parkings pouvaient encore avoir des pannes le premier jour.
Grand ballet de camions. Rien n’est fini !
Je rentre dans la galerie par le milieu et me dirige vers l’eau, ce qui m’intéresse le plus.
L’escalator me mène au premier étage où je peux contempler le paysage extérieur au travers des vitres soutenues par les arcs rouges de la façade.
L’effet des vitres et contre-vitres verticales soutenues par les arceaux verticaux est très décevant car il provoque des reflets déséquilibrants et des vertiges.
Je croyais pouvoir m’installer au bord de l’eau et venir prendre un petit gâteau avec ma vieille Maman. Que nenni.
Comme d’habitude, Liège, ville de fleuve, n’a aucune terrasse,aucun café, aucun tea-room en bord de Meuse. A part la Capitainerie (où ma vieille Maman n’a pas accès à cause des escaliers), il n’y a rien pour profiter du fleuve à part résider tout du long.
Déçue que je suis !
Les trois ascensceurs ne sont pas encore en fonction.
Je n’amènerai donc pas ma vieille Maman se promener dans la galerie car elle perdrait l’équilibre sur les escalators. De toute manière, les poussettes d’enfants sont interdites sur les escalators car c’est dangereux. Et bien sûr les mère, jeunes et vaillantes, vont affronter le danger sans ciller jusqu’à ce qu’un accident arrive !
Bon d’accord, l’idée du serpent c’est mieux que les lignes droites des autres centres commerciaux. Mais si c’est pour n’y trouver que frippes, ça ne va pas amener de la vie à part les étudiants qui vont manger leur sandwichs, surtout vautrés, à midi.
Je reçois un ticket de parking gratuit pour une heure. Chic alors ! A Belle-Ile c’es gratuit.
En sortant côté Delhaise, j’ai été très très très choquée : la stèle au mur du commissariat commémorant les policiers morts en service commandé est soulignée d’un bac pouvant recevoir des fleurs. Il était rempli de canettes de coca et de cornets de frites.. On n’a pas pensé à le nettoyer pour l’ouverture ! Ce qui prouve bien que les priorités sont ailleurs !!!
J’ai dû rater un épisode. C’est destiné à qui ce truc ?
c’est la fête piet, on aura un grand parking et un saturn et quand on reviendra du travail à 17h00-18h00 dans la rue grètry on l’aura dans le chtub
j’en ai subi déjà les conséquences aujourdhui monsieur "bobby", respect à cette expression "on l’aura dans le chtub"
le troisième voisin de monsieur "bobby"dit : effectivement monsieur "bobby" le traffic est tellement dense, qu’il est impossible de rouler à allure normale sur la route avec un moteur par exemple il m’a fallu 13minutes à 17h05 pour passer la rue grêtry et me rendre à la rue bonne femme. Cependant, en vélo et à pied "on l’aura plus dans le chtub"
Voilà, nous y sommes. Je suis une commerçante du l’ancienne galerie du Longdoz. Et moi, je voudrais juste soulever une autre réalité qui n’est nullement évoquée et est pourtant bien réelle. J’ai entendu bien des choses au sujet de la Médiacité tant qu aux habitants du quartier et j’ en passe... Mais moi, je veux vous parler des gens qui comme moi avaient des commerces dans l’ancienne galerie du Longdoz et a qui on a donné des gros coups de pieds au cul à force de menaces toujours pires afin de faire pression de la façon la plus abjecte. Marche ou crève, voila comment elle aurait du être la bien nommée. Beaucoup de sacrifices pour avoir le droit de rester... Je vous passe les détails financiers qui sont nauséabonds. J’ai tant de choses à vous dire que je n’aurais pas assez de ma soirée pour vous raconter... Enfin, ils peuvent danser sur nos tombeaux et se congratuler... Grand bien leur fasse... Tant qu’il y a des gens pour applaudir...
Je vous passe les détails financiers qui sont nauséabonds. J’ai tant de choses à vous dire que je n’aurais pas assez de ma soirée pour vous raconter...
Au contraire, ce serait très intéressant (et même un peu nécessaire, pour étayer ce que vous nous dites) que vous nous donniez quelques explications.
Quand vous possédez déjà un emplacement que vous louez depuis avant le rachat par le promoteur, et que ce mégalo décide de tout refaire (châssis, chauffage, détection incendie,...) il décide aussi de vous les faire payer ! C’est comme de louer un appart et un jour le proprio décide de changer les châssis et il vous les ferait payer... c’ est absurde non ? Et bien c’est ainsi ! Et si vous ne le faites pas on ne vous raccordera pas aux nouveaux réseaux (eau, chauffage,...) et on vous dit alors que l’ on vous fera fermer pour raisons administratives... je vous laisse la libre opinion... tout ca dans l’optique de vous faire signer un nouveau bail et de rénover avec l’argent des autres... il est alors facile de se congratuler d’être investisseur privé... moi aussi je peux le faire... ha non pardon, je n’ai pas les mêmes soutiens... et ce n’est qu’un des exemples, éloquent non ? enfin il parait que c’est la classe...
Et que dire des conditions de travail des ouvriers. 2 jours avant l’inauguration, on voyait des ouvriers qui travaillaient encore à 11 heures du soir pour permettre l’inauguration dans les délais.
Je me dois malheureusement de réagir.
En tant que citoyen né et vivant à Liège, je commence à en avoir plus qu’assez de ces éternelles critiques sur chaque projet d’envergure. Pendant plus d’une dizaine d’années, aucun promoteur immobilier ne s’intéressait à la cité ardente. Ces 20 dernières années, la ville de Liège a mérité sans aucun doute la palme de la ville la plus laide d’Europe. Au début de ce siècle, quelque chose a changé. Certes, tous les choix sont discutable mais n’oubliez pas que vous faites des commentaires sur des investissements qui sont décidés à un niveau privé avec le consentement des pouvoirs publics. Cher François, qu’auriez-vous fait dans les années 90 sinon de constater la dévastatrice désertification économique de notre ville ? Commenter le néant n’aurait pas été facile.
Aujourd’hui, les gestes architecturaux (Guillemins et Médiacité) ne sont, certes, pas parfaits. On pourra toujours faire mieux. Ne dit-on pas que la perfection est également synonyme d’immobilisme ?
Plutôt que de critiquer inutilement, n’est-il pas temps de proposer des aménagements autour de cette galerie commerçante ? Je la vois avant tout comme l’opportunité d’y installer à long terme un noeud du futur réseau structurant de transports en commun. La transformation de la ligne 4 en une boucle de tram permettrait d’insérer ici un terminus de bus qui partent vers Chênée et ces régions que vous oubliez régulièrement dans vos projets. Qui plus est, un point d’arrêt SNCB pourrait voir le jour sur la ligne Maastricht-Liège à hauteur du boulevard Frankignoul (500m à pied).
Et puis, François, je vous mettrais bien au défi de comparer ce nouveau centre commercial à celui du Cora à Rocourt ou encore celui de Belle-île qui sont, eux, des désastres, des exemples parfaits du tout à la voiture.
Pour finir, je tenterais de vous arracher un commentaire sur la situation du quartier du Longdoz avant cet investissement. Avez-vous le courage d’arpenter la rue Gretry un soir de semaine ?
En lisant ce commentaire, je crains de m’être mal fait comprendre. Quelques précisions, donc, rapidement :
1. Que les promoteurs s’intéressent à Liège, je n’y vois pas d’inconvénient |1|. Et, en le relisant, vous verrez que le texte ci-dessus n’est pas une remise en cause de l’investissement dans son principe mais dans la manière dont il a été réalisé. Qu’on ait produit des abominations urbanistiques dans le passé (Rocourt, Boncelles et autres...) ne justifie nullement qu’on abaisse à un degré proche du zéro le niveau d’exigence actuel. Il y a là quelque chose qui est absolument étranger à Liège, c’est l’idée d’une politique publique du territoire. Allez à Nantes, à Bordeaux, à Anvers, à Amsterdam et dans tant d’autres villes dont la politique urbanistique devrait retenir notre regard. Vous y trouverez des équipes d’urbanistes et d’architectes autrement plus conséquentes que celle dont dispose Liège. Vous y verrez que les promoteurs, loin d’être à la manoeuvre, travaillent dans un cadre serré défini par la puissance publique. Et vous serez étonné de constater que tout le monde y gagne : les habitants de la ville, dont l’environnement se construit avec cohérence et qualité, mais aussi les promoteurs, dont les investissements trouvent à s’insérer dans un ensemble et qui n’ont pas à subir les aléas qu’ils connaissent ici. Exemple très concret : si la Ville avait une politique de mobilité, elle n’aurait jamais laissé construire un parking aussi démesuré. Tout le monde y aurait gagné, à commencer par le promoteur, qui aurait fait de substantielles économies.
2. L’architecture est une question importante, mais, outre qu’il ne s’agit sans doute pas de la critique la plus forte que je formule, la façon de l’aborder n’est pas, à mon avis, de savoir si elle est belle ou moche, mais de savoir comment on la produit, quel rôle on donne à l’architecte. Ça, c’est une vraie question politique, méritant débat.
3. La critique que j’ai formulée à l’endroit de la gare des Guillemins n’a pas grand-chose à voir avec le cas de la Médiacité puisqu’il s’agissait principalement d’interroger les priorités d’investissement de la SNCB. Je vous propose donc de traiter cette question à part.
4. On n’a pas attendu pour proposer des solutions pour le quartier, en particulier le principe d’une boucle sur le tracé du bus 4, dont urbAgora est sans doute le principal défenseur dans l’espace public liégeois (et on préférerait franchement être moins seuls sur ce dossier). Concernant la desserte ferroviaire, il faudrait en discuter (je ne suis pas sûr que l’emplacement proposé soit le meilleur).
5. Oui, il m’arrive, de temps en temps, de passer rue Grétry en soirée, mais je n’habite pas le quartier.
Ces précisions étant faites, je vous inviterai quand même à répondre aux arguments avancés dans le texte (mobilité, saturation commerciale, forme anti-urbaine). Car si vous admettez la validité de ne serait-ce que la moitié des objections formulées, il faudra que vous m’expliquiez comment vous ne vous rangez pas vous-mêmes au rang des éternels esprits chagrins que vous dénoncez.
|1| Même si, dans un monde idéal, je préférerais que l’initiative urbaine appartienne plus à d’autres acteurs de la ville ; mais ce sont là des enjeux macro hors de propos dans une discussion locale. Passons.
Vous citez des exemples de villes telles que Bordeaux, Nantes, Anvers .. qui sont des villes certainement plus ’aisées’ que Liège malheureusement, et qui donc ont de quoi se payer de ’vrais’ urbanistes et architectes pour faire la ville en dialogue/concertation avec ses citoyens. Et dailleurs, les bouchons aux alentours de la Médiacité montrent bien que, au delà du geste architectural, on a voulu insérer un éléphant dans un salon de porcelaine.. afin de vider l hypercentre de commerces "moyenne et bas de gamme",petit à petit car il ya encore des doublons (selon l’avis de certains d’entre eux) ; et sans élargir les routes, ni prévoir de parkings gratuit suffisant. Selon moi nos politiques feraient bien d’aller faire un petit tour aux Pas-Bas, à Maastricht en particulier, de plus en plus de Liégeois vont y faire leurs emplètes car l offre y est diversifiée (beaucoup pour la décoration, ameublement, vêtements et pas seulement pour la marijane) les commerces sont rénovés régulièrement, les loyers contrôlés (je crois me souvenir qu ils sont plaffonés en centre ville), tant les avenues que les ruelles sont tenues propre, et le tout intégré au tissu urbain.
Enfin le phénomène n’est pas près de se tarir car il y a à Schaerbeeck un projet de centre commercial ’costaud’ près de la gare, qui devrait,à la manière d une sansue, aspirer des commerces locaux sous couvert de revitalisation urbaine (vu dans le Soir Immo).
Et là maintenant, vous vous sentirez plus en sécurité le soir rue Grétry ? mdr
Moi si les prix sont intéressants, je suis pour.
J’habite presque centre ville et je n’aurai qu’un pont à traverser à pied pour m’y rendre.
Et si je peux y trouver des articles moins cher que dans les magasins centre ville, ce sera tout bénef...
Cher José, ne rêvez pas : le but d’un centre commercial n’est pas d’offrir des prix plus bas mais de faire en sorte que vous achetiez plus ! Vu la concentration de magasins, vous allez forcément en visiter plusieurs et certainement ressortir avec plusieurs achats que vous n’aviez pas prévu de faire.
Quant à l’histoire du parking, je dis depuis le début que c’est une ineptie : quand la ville de Liège comprendra-t-elle que le déplacement en voiture dans les centres villes n’est plus une solution d’avenir (si tant est qu’elle l’ait déjà été) ?
Bien d’accord avec l’article de F. Schreuer et j’ai encore appris beaucoup de détails importants. J’ajouterais qu’en ce qui concerne le nombre d’emplois crées (d’où sort-il réellement et qui vérifie ?), il faudra en décompter le nombre d’emplois perdus par d’autres fermetures de magasins du centre ville qui risquent de découler de cette ineptie...
André
Des emplois créés d’un côté (par exemple Saturn, Primark,...), mais aussi des transferts (La grande récré quitte l’îlot St Michel pour la Médiacité). Le solde sera donc largement positif...
Emplois créés, faut pas rire, on a appauvris les deux "Media Markt" d’Herstal et de la place Saint-Lambert pour ouvrir le "Saturn", une partie du personnel des deux "Media-Markt"a été déplacé. N’oubliez pas que c’est la même enseigne, la société s’appelle d’ailleurs "Media-Saturn"...Ils proposent les mêmes produits et ont la même gestion, il y a juste la couleur qui change (bleu au lieu de rouge) il suffit de comparer leurs "folder" respectifs pour s’en rendre compte...
Monsieur, oui des employés sont déplacés. Mais des nouveaux ont été engagés en supplément. Si vous regardez les chiffres consolidés du personnel, il y a une progression du nombre de FTE dans le groupe Media Markt - Saturn. Idem chez H&M. Les 20 « nouveaux commerces » qui n’étaient pas présents à Liège ont un taux net d’engagement. Le solde est donc positif pour Liège. Un bémol tout de même, « La Grande Récré » quitte l’îlot St Michel pour la Médiacité (jeu à somme nulle). Mais c’est lié au problème d’attractivité de l’îlot...
Ces comptes d’apothicaires sont un peu oiseux. Car il ne s’agit que de la partie émergée de l’iceberg. Si les études socio-économiques ont raison, la Médiacité entraînera des faillites et/ou des pertes importantes de chiffre d’affaires dans d’autres lieux — et donc des suppressions d’emplois. Et si, dans ce mouvement, des commerces indépendants doivent fermer au profit d’enseignes standardisées gérées par des groupes internationaux, la qualité et la diversité du commerce liégeois s’en verront dégradées, de même que les conditions d’exercice des commerçants (entre un commerçant indépendant propriétaire de son immeuble et un franchisé qui loue un emplacement dans un centre commercial et en paye les charges exorbitantes, demandez-vous qui s’en sort le mieux...). Mais on est pour le moment réduit à formuler des conjectures : on fera un bilan dans deux ou trois ans.
Quoi qu’il en soit, il me semble surtout nécessaire de dire que le secteur de la distribution ne mène pas très loin sur le plan économique. Ni dans une perspective croissantiste (puisque, loin de faire « rentrer des devises », la distribution est précisément le premier canal pour en faire sortir), ni dans une perspective post-croissantiste (le consumérisme en étant l’antithèse).
François
Si les études socio-économiques ont raison, la Médiacité entraînera des faillites et/ou des pertes importantes de chiffre d’affaires dans d’autres lieux
Je n’ai jamais vu de telles études... Par contre, la standardisation des enseignes et donc l’appauvrissement de l’offre commerciale est une réalité dans l’ensemble des villes d’Europe. Mais il ne faut pas confondre le déclin de bon nombre de commerces indépendants, dont le commerce a vieilli avec le propriétaire (ex. rue des Guillemins, rue Cathédrale, rue Puits-en-stock, rue Large-voie (Herstal). Les chalands ont déserté certains quartiers bien avant l’arrivée de Belle-île ou de Médiacité. Heureusement, il existe des quartiers qui résistent voire qui gagnent en "part de client" tels que Le Carré, Visé centre... Quant au Longdoz, je doute qu’il y ait moins de monde après la Médiacité qu’avant. Certes, la construction de shoppings périphériques doit cesser mais Liège-Centre doit surtout se repositionner par rapport à des villes comme Maastricht ou Spa qui nous taillent des croupières le jeudi soir, le dimanche et surtout en terme d’image ! Concernant la distribution commerciale, c’est un plus pour l’économie et l’emploi. Mais n’est-ce pas enfoncer une porte ouverte que de dire que cela ne suffit pas ? Il faut produire, créer de la valeur dans divers domaines et exporter. Enfin, entre croissance (intenable) et décroissance (chômage de masse), il est probablement plus sage de choisir une croissance alternative plus qualitative et durable. Pendant que nous débattons du mercantilisme effréné, polluant et devastateur, les chinois lancent en Afrique les premiers téléphones portables solaires pour pallier à l’indisponibilté chronique d’électricité. Nouveaux besoins, nouveaux commerces ! Biensûr, ce n’est pas avec le 25ème H&M que Liège va se développer stratégiquement. Mais de là à leur faire porter le fardeau de la reconversion...
@ pseudo censuré/communauté urbaine
François a raison à propos des faillites. La ville (l’agglomération ou communauté urbaine) fonctionne, territorialement parlant, par flux. Plusieurs forces s’exercent sur le territoire :
des forces centrifuges : mécanisme d’attraction, de polarisation...
des forces centripètes : mécanisme de répulsion, d’expulsion.
Ces forces s’exercent de manière constante et sont la résultante ou influencent des phénomènes tels : l’implantation de nouveaux équipements, la promotion immobilière, l’accessibilité en TC, la rénovation urbaine, la périurbanisation, la gentryfication, la désindustrialisation...
Les équilibres (toujours très fragiles) sont à trouver par la force publique, c’est son job !
Mais cette verrue urbaine va engendrer de profondes modifications, pas seulement localement. Ainsi, il a été mis en exergue, que Médiacité contribue à l’appauvrissement de l’Ilot st Michel, pourtant bien plus central et piéton que Médiacité. Mais plus localement, il annonce l’arrêt de mort de nombres de commerces de proximités rue grétry, dans le bas grivegnée, sur Vennes/Fétine... La vitesse commerciale des bus va encore ralentir...
La qualité de vie va donc être impacter directement : la promotion immobilière va "expulser du pauvre" en périphérie qui elle-même sera moins accessible en TC car englué ans un trafic accrue, augmentant la pollution et donc les risques sanitaires qui en découle... le tissu commercial de proximité va s’appauvrir et influencer les riverains à se déplacer en voiture pour le moindre achat... Tout cela sont des externalités négatives évidentes et démontrés dans d’autres villes.
Enfin, la surabondance de centres commerciaux est l’expression peut-être la plus visible (avec les transports publics et doux) du manque de coordinations des politiques publiques territoriales à l’échelle de l’agglo et donc le manque cruel une Communauté Urbaine. Chaque commune voulant son centre commercial, augmentant encore la concurrence territoriale et l’étalement urbain.
En espérant vous avoir convaincu de la nocivité de Médiacité.
Bien à vous
Jérémy
"Ainsi, il a été mis en exergue, que Médiacité contribue à l’appauvrissement de l’Ilot st Michel" => L’ilôt St Michel connaissait des difficultés bien AVANT l’arrivée de la Médiacité : Virgin, United Brands, Go Sport, Vanden Borre étaient déjà partis et les tavernes ont fermé. La Grande Récré aurait de toute façon arrêté cette implantation...
"Mais plus localement, il annonce l’arrêt de mort de nombres de commerces de proximités rue grétry, dans le bas grivegnée, sur Vennes/Fétine..". => La Médiacité ne comporte quasiment aucun commerce de proximité et de l’aveu des commerçants indépendants du quartier, ils n’ont jamais eu autant de monde depuis l’ouverture !!! C’est donc l’inverse, même Belle-île a vu son chiffre de fréquentation par rapport au même mois de l’année dernière !
"La qualité de vie va donc être impacter directement : la promotion immobilière va « expulser du pauvre » en périphérie". => Si la qualité de vie augmente, ne serait-ce pas la preuve de l’apport de la Médiacité ?
Liège actuellement a un problème de paupérisation et non de gentrification. L’objectif est d’attirer des classes moyennes avec des revenus moyens à élevés en ville. Beaucoup sont partis ou vont partir. Par contre pour les revenus plus modestes, il existe une offre de logement sociaux autour du Longdoz dont le loyer ne devrait pas subir l’effet Médiacité.
Le traffic dans le quartier est une problématique réelle => Le tram et l’aménagement de l’espace public devraient y répondre. Quant à l’intégration dans le quartier, la galerie est ouverte sur la rue Gretry notamment mais vers 17 heures, si vous sortez, vous vous retrouvez place Henriette Brenu dans le noir ! L’éclairage public n’est vraiment pas très engageant. Une idée intéressante serait l’aménagement de la toiture en parc et l’arrivée d’une activité culturelle dans la galerie. Cela augmenterait l’interactivité avec le quartier.
@ pseudo censuré
bonjour,
"L’ilôt St Michel connaissait des difficultés bien AVANT l’arrivée de la Médiacité"
tout à fait, j’ai bien dit "contribue à l’appauvrissement"
"La Médiacité ne comporte quasiment aucun commerce de proximité" :
A mon sens c’est l’un des problèmes, Médiacité ne cherche pas à combler les lacunes du tissu commercial et artisanal du quartier, c’est du commerce hors-sol !
Les commerçants autour du Médiacité vont rapidement faire la gueule, il est normal que les premier week-end, il y ai plus de monde dans le quartier, mais pour y être allé ce samedi, nombres de boutiques de la rue Gretry étaient vident. Seul le Pita pourrait tirer son épingle du jeux, pour les autres je suis pessimiste quand à leur avenir sur le long terme.
A propos de la paupérisation et de la gentryfication : on ne se bât pas contre un problème tel que la paupérisation en actionnant des leviers encore plus extrêmes et dévastateur pour le tissu social que ne l’est la gentryfication.
De plus la gentryfication ne va pas systématiquement de paire avec une amélioration des conditions de vie au sein d’un quartier...
La ville doit trouver son équilibre par l’application de politiques publiques volontaristes et localisées (redynamisation urbaine couplée à une politique de logement social, diversification du tissu commercial et amélioration de la mobilité - une politique transversale agissant sur différents leviers à l’inverse de politiques sectorielles actuellement de mise !
Bien à vous
Hélas, les pouvoirs publics sont devenus sourds dès qu’on leur a fait miroiter des chiffres comme "1500 emplois créés". Pas besoin de vérifier la véracité de tout cela, cela suffira pour que le badaud accepte un "truc rigolo", d’aller y faire 2-3 tours et puis de se dire que Belle-île est finalement plus facilement accessible à un ou deux petits kilomètres de là...
Là où Belle-île a rempli son rôle de centre commercial de « périphérie » en attirant des milliers de gens à un endroit ou finalement peu d’autres activités étaient envisageables (un beau parc aurait évidemment été préférable, et qu’on rende à la ville et au centre-ville son centre commercial, avec parking de dissuasion et transports en communs gratuits pour les détenteurs d’un ticket de parking, par exemple), la médiacité va échouer, faisant l’apologie du "tout-commercial" en ces temps de crise, où les petits commerces ont du mal à tenir et où les grands enseignes nous inondent avec 3 ou 4 magasins sur 5km² ...
