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lundi 27 septembre 2010

Analyse

Ecoquartiers, un rêve mis en abîme

27 septembre 2010 - par François Bertrand

Depuis quelques années, les annonces de projets dits d’« écoquartiers » touchent notre pays. L’agglomération liégeoise n’est pas en reste : attention portée aux performances énergétiques du futur quartier de la Chartreuse |1|, projet d’écoquartier sur le campus du Sart-Tilman |2| et plus récemment, leg escompté d’éco-habitats sur le site de l’hypothétique exposition internationale 2017 |3|. Si en Europe du nord, la ville durable se donne à voir dans des réalisations d’écoquartiers tangibles et vécues, le phénomène n’en reste pas moins à ses balbutiements en Europe latine. Derrière les effets d’images assiste-t-on à une lame de fond ou à un effet de mode ? La triade systémique « nouvelle économie - régulation environnementale - participation sociale » apparaissant dans le discours est-elle une évidence ?

La popularisation tardive en Belgique francophone des rêves d’écoquartiers et le mille-feuilles de concepts valise les accompagnant (« quartiers à basse consommation d’énergie », « haute qualité environnementale » parfois accompagné de l’épithate « pour tous ») méritent que l’on s’y arrête.

Deux prophéties contradictoires

L’écoquartier constitue une occurrence de persuasion validant (tardivement) une nécessaire transition écologique des territoires urbains. Un constat s’impose : la médiatisation des expérimentations phares d’écoquartiers en Europe du Nord correspond chez nous à un contre-feu simultané d’une critique intellectuelle dénonçant la récupération du concept par le système économique dominant. Cette posture réactive postule d’une mise en tension de deux modèles. La figure idéaltypique de l’écoquartier perçu comme entité froide soluble dans le capitalisme est ainsi opposée à celle de la « ville lente » |4| envisagée comme garante du purisme initial des expériences urbaines communautaires des années 70 (renouvelées dans le creuset altermondialiste). Chacune de ces deux visions se consacre avec appréhension à l’aspect craint ou envisagé défavorablement chez l’autre — projets concrets et pragmatisme opposée à l’idéalisme évanescent par les premiers ; fidélité et modes de vie rompant avec le consumérisme opposés à la trahison de « l’écologie de marché » chez les seconds. Pour autant, cette ligne de tension ne peut suffire en tant que telle en ce qu’elle opère comme cercle sans fin voilant les possibilités de réappropriation large du débat. Elle est en revanche un point d’entrée efficace permettant d’envisager les prophéties ambivalentes de la décroissance et du développement durable.

L’idée de la « ville lente » |5| (« ville décroissante ») s’engageant à travers des initiatives locales en rupture avec l’hégémonisme économique via des rythmes de vie plus lents inspirés des communautés rurales trouve ses racines au sein du mouvement écologiste. D’une ville condamnée en tant qu’unité artificielle opposée à la nature (d’où l’attrait d’une mythologie de retour à une communauté primitive rurale), l’on a pu aboutir dans les années 70 et 80 à de premières expériences de contre-cultures de quartier et de l’habitat citadin alternatif. Le quartier autogéré de Christiania (Copenhague) ou encore la réhabilitation écologique de « l’îlot 103 » du Kreutzberg (Berlin) en sont des exemples particulièrement remarquables |6|.

Ces expériences urbaines constituaient de fait des pré-écoquartiers dans la mesure où leurs résidents y développaient (et développent toujours) des modes de vie décroissants correspondant à une certaine simplicité volontaire, la mise en valeur de leur environnement et de leurs productions artistiques et artisanales selon des modalités de coopération/participation directe au sein de cercles restreints. L’importance accordée à l’initiative autonome à travers l’autoconstruction ou encore l’aménagement du cadre de vie au sein des espaces de tolérance de la ville (et des politiques publiques) préfiguraient certaines formes d’Habitats Groupés contemporaines mais également le mouvement de réinstallation au sein des villes d’une nouvelle Avant Garde |7|, minorité active aujourd’hui décrite à travers les profils de ses édiles « créatifs culturels », « entrepreneurs sociaux », « nouveaux militants », plus récemment désignée en tant que « couche ou classe créative » |8|.

L’image de l’activiste urbain — investissant les « interstices de la ville » afin de les détourner et les rendre familiers — est une métaphore intéressante du type de projection au sol de la ville lente. Sa ligne de force concernant la popularisation de modes de vie respectueux de la planète se cristallise dans l’attention aux individus. l’identification du levier de changement articulant aspiration individuelle à des « motivations universalisantes » (du local au global) a incontestablement contribué à mettre la transition énergétique à l’agenda médiatique. Par certaines extrémités, cette tendance appelle cependant des réserves. Si les motivations individuelles permettent de réhabiliter l’acteur, l’accent mis sur celles-ci tend à expliquer et comprendre les comportements sans se fier aux raisons que les individus en donnent eux-mêmes. On en arrive ainsi à : « une énumération disparate des raisons ou des rationalisations que tout sujet peut invoquer au prix d’un effort d’imagination pour justifier son activité ou son abstention » |9|. Il peut en découler l’érection de « l’exemple » par sa conséquence c’est-à-dire par les satisfactions psychologiques qu’il procure. En termes de changement global, cet engagement tout aussi sincère (et parfois ascète) soit-il reste cantonné à une multitude de zones autonomes dont le rôle de contaminant culturel semble à l’instar du mouvement alter s’essouffler. À défaut de rupture généralisée, celle-ci semble dériver vers un certain élitisme inconscient (l’entrée au sein de ce type de communauté nécessite une dotation en capitaux culturels et sociaux d’où un certain électisme). En outre l’admiration des « interstices », comporte le risque d’oublier que ceux-ci bien qu’héritage spectral de l’industrialisme, ne sont pas pour autant inhabités ou morts : à l’heure où l’on naturalise l’humain et humanise l’animal, la relativisation des effets de dominations entre groupes sociaux, l’invisibilisation des exclusions résidentielles et in fine l’amoindrissement du droit de cité des habitants initiaux deviennent particulièrement brûlants.

La seconde prophétie, celle de la « ville durable » semble quant à elle puiser sa force de la consécration du développement durable dans la foulée du sommet de Rio et de l’adoption du chapitre 28 afférent à l’agenda 21 sur les collectivités territoriale (Aspect relayé et diffusé au sein de l’union dès 1994 par les adhésions des villes à la Charte d’Aalborg et la Campagne européenne des villes durables). A contrario de l’urbanisme situationnel autonome de la focale antiproductiviste, il permet de jeter les base d’une plannification urbaine environnementalement responsable à l’échelle d’un quartier ou d’une ville. En ce sens, dans la foulée d’Aalborg la puissance publique voit s’ouvrir des opportunités renouvelées d’intervention sur la ville mettant l’accent sur la transition énergétique et ce, dans un cadre souple laissé à sa libre appréciation. La veine pragmatique a pu y voir une possibilité de programmation à plus grande échelle des thèses écologistes.

Bien entendu dans le paysage institutionnel dominant, ce pragmatisme nécessite le compromis, raison pour laquelle la diffusion du modèle de l’écoquartier comme « sympathique tentative de verdir la ville » doit plus que jamais inciter à la prudence. Il ne s’agit bien sûr pas de s’enfermer dans une posture de critique primaire, les apories du modèle constituant avant tout le symptôme (et non la cause) d’une rationalité économique dominante dissolvant les lignes de forces du mouvement écologiste. Pour autant, cette unanimité autour de la ville durable, constitue une forme paradoxale de banalisation et de dépolitisation des enjeux écologiques de transformation de la ville. En d’autres termes, la green touch passerait pour responsabilité environnementale de bon aloi tout en permettant la perpétuation du système économique qui produit la crise écologique.

Cette focale mise sur les structures (qui plus est renvoyant à des échelons d’implémentation de politiques publiques perçus comme lointains et difficilement lisibles) amènent des risques sérieux. L’un de ceux-ci est la marchandisation des EQ à l’image des courants étasuniens du Smart Growth et du New Urbanism. Ces courants ayant constitués dans les années 90 un espoir pour contrer l’étalement urbain endémique se sont peu à peu mués en lobby fructueux dans le champs de la promotion immobilière prenant appuis sur l’attractivité d’avatars de garden cities remises au goût du jour (trame verte, densification partielle, socialité de village, proximité de la ville-centre) |10|. L’écoquartier menacerait ainsi de se muer en « écovillage » clé sur porte doublé d’une normalisation paradoxale des styles de vie. Un « village gaulois » contre la ville en quelques sortes, reproduction insulaire au sein du tissu urbain de l’effet NIMBY par lequel l’extériorité négative est rejetée au dehors de ceux là même qui contribuent à la produire. Autre parallélisme avec le Smart Growth : la convergence d’intérêts où le bien commun durable passerait par le bien des investisseurs qui par la magie des incitations d’un marché bien cadré trouveraient l’intérêt à construire de la qualité urbaine pour tous. Ce meilleur des monde permet d’évacuer toute différence entre logiques privées et publiques, promoteurs et habitants, locataires et propriétaires. Retour de balancier : tout partenariat nécessite séduction et garanties de rentabilité, de solvabilité. Ceci implique un nouveau marketing urbain, une manière de rendre la ville en train de se faire séduisante (smart).

Utopies communautaires v/s éco-techniciennes

Doit-on pour autant craindre une dérive à l’américaine concernant les projets belges d’EQ ? Pas forcément. Si le développement d’un marketing urbain excluant peut à terme s’y développer, une marchandisation globale du concept semble difficilement envisageable. L’actuel paysage européens des « EQ réellement existants » comporte une gradation en termes de reconnaissance : derrière les réalisations phares (Fribourg, Dool, Bedzed) louées internationalement viennent des projets intermédiaires s’insérant dans des normes nationales (Toulouse Cartoucherie, Lyon Confluence), viennent enfin une myriade de projets locaux évoluant hors cadre législatif, tel est le cas des projets liégeois cités en introduction. En d’autres termes, dans la course européenne à l’EQ, un mouvement d’entrainement a toutes les chances de faire de nécessité vertu, l’action parlementaire régionale pourra difficilement faire fi de portefeuilles de règles, labels et quotas afférent répondant aux actuelles carences (et par rebond, aux critiques du courant antiproductiviste).

Ce premier pas vers une nécessaire régulation devra bien sûr être suivi d’effets lorsque l’on songe aux écueils relevés par les récentes études sur les EQ : conception d’îlots écologiques sans rapports d’usage avec le reste de la ville, concentration des projets sur l’habitat neuf au détriment de la rénovation urbaine globale, place laissée à la voiture, manque de connexion avec les transports publics, etc. L’utopie éco-technicienne à portée de main — permettant la gestion des « dysfonctionnements » — n’en reste pas moins problématique. La communication sur l’habitat HQE et plus largement sur la « gouvernance », le « pilotage » des projets a en effet tendance à faire l’économie des questions de concertation, de participation et, plus fondamentalement du diagnostic des attentes et besoins des couches modestes souffrant du mal-logement, de la précarisation des conditions de vie.

Le risque serait d’assister à une réappropriation de la qualité environnementale par les seules couches sociales préservées à l’aune d’une dilution des politiques d’égalité. Au sein des quartiers excentrés, les classes populaires deviendraient spectatrices d’oasis HQE financièrement inaccessibles où la socialité n’est plus fondé sur la proximité mais sur des identités de distinction |11|. Aux nouvelles classes moyennes les joies de l’expérimentation écologique locale tandis qu’au niveau global, souffrances du travail et du non travail s’accompagneront du contrôle policier et administratif des masses |12|. Le pan alternatif issu de l’investissement des territoires des quartiers populaires centraux, n’est pas exempt des effets précités. À travers les processus de gentrification, la « communauté non consciente de sa position sociale » peut oeuvrer malgré elle mais tout aussi sûrement au renforcement d’archipels d’habitats ségrégués.

Le séparatisme social n’est-il pas un abîme concernant tout autant les enclaves bâties des EQ sous commandite PPP que les zones colonisées par une Avant Garde contournant les effets d’une proximité spatiale bigarrée par des stratégies d’évitements lui permettant et de se préserver de la concurrence des outsiders et de se reproduire ? De nos jours comme à l’aube du XXe siècle, la « question urbaine » constitue plus que jamais l’un des vecteurs révélant la Question sociale.

Que faire ?

Walter Benjamin affirmait que « jamais il n’y a eu un monument de culture qui ne fut pas non plus un monument de barbarie ». Les effets de zonages territoriaux et de repli identitaires accompagnant le versant marchand du concept d’écoquartier illustrent cette idée. Les murs invisibles de la ségrégation sont parfois plus infranchissables que les murs de pierre comme en témoigne l’utilisation de l’art moderne et de ses produits d’appel aboutissant à un distingo ségréguant entre « culture haute » et « culture basse » |13|, place to be et quartiers de relégation. La ville sépare autant et plus qu’elle ne rassemble.

On l’aura compris, les lignes de tensions des prophéties abordées précédemment recèlent en leur sein une part de la solution. Agir sur les comportements et les consommations demande à corréler la situation concrète dans laquelle se constituent les aspirations individuelles aux situations et environnements objectivement déterminés par les contraintes économiques et les normes sociales. De même le « laisser faire » et le champ libre laissé à l’aménagement à la marge appelle un contrôle et une (re)prise en main de la part des pouvoirs publics.

Un premier mouvement serait donc d’assoir un référentiel de recommandations sanctionnées par des normes et labels. En termes d’orientation de l’aménagement urbain, ces référentiels ont tout à gagner à intégrer une nouvelle sociologie urbaine questionnant l’ensemble des champs sociaux de la ville (politiques sociales, politique des grandes villes, transports en commun,...) et non plus seulement l’enclave et les technologies à y implanter. En la matière, le « rêve d’écoquartier » permet d’entre-ouvrir un chantier d’envergure : celui de la réhabilitation écologique de l’habitat social. Il permet par ailleurs de questionner dès à présent les modalités d’une réelle participation des habitants.

Le second mouvement concerne quant à lui les mécanismes de redistribution des richesses. Celui-ci implique une politique de maîtrise du foncier par les collectivités locales permettant entre autre une réelle politique de résorption de l’habitat insalubre conjointe à l’érection d’EQ, avec relogement des occupants le souhaitant en leur sein. Au delà, il s’agit d’aller plus loin en redéployant l’outil fiscal. Si les codes du Logement des 3 Régions du pays imposent d’ores et déjà des normes que qualités accrues aux bailleurs, la régulation des loyers se fait toujours attendre. La progressive mise en oeuvre d’une fiscalité différenciée sur les revenus locatifs réels (basée sur le revenu cadastral actualisé et modulé en fonction du nombre de logements par immeuble) en constituerait un premier pas.

Ces efforts et orientations bien que n’apportant pas toutes les réponses aux enjeux de société entourant les écoquartiers n’en constituent pas moins des pistes lisibles pour faire de la transition écologique une réussite et du retour à la ville un choix solidaire.

Bibliographie sélective :

ANDREOTTI, A. ; LE GALES P., 2008, « Middle class neighbourhood attachment in Paris and Milan : partial exit and profound rootedness », in Networked Urbanism. Social Capital in the City, Blockland, T. Savage, M., Aldershot-Burlington : Ashgate, pp. 127-144.

ARIES, P., 2010, Ralentir la ville... pour une ville solidaire, Ed. Golias, Villeurbanne, pp. 119-135.

BOURDIEU, P., 1965, Un art moyen, Editions de Minuit, Paris, pp. 32-106.

DONZELOT, J., 2008, Vers une citoyenneté urbaine ?, Ed. de l’Ulm, Paris, pp. 7-67.

DONZELOT Jacques, « La ville à trois vitesses : relégation, périurbanisation, gentrification », in : revue Esprit, mars 2004. Article disponible en ligne.

DUBET, F., 2010, Les places et les chances, Ed. du Seuil, Col. République des Idées, Paris, pp. 95-109.

EMELLIANOFF, C., 2004, « L’urbanisme durable en Europe : A quel prix ? », in : Ecologie & Politique, n°29, Editions Syllepse, Paris, pp. 21-36

LEFEBVRE, H., 2008 (Rééd), Le droit à la ville, Ed. Economica, Paris, pp. 96-135.

MARTIN, T., 2004, « Droit à un logement décent. Vaincre l’anémie constitutionnelle », in : Revue Nouvelle, n°5, mai 2004, pp. 15-20.

WILLIAMS, R., 2009 (Rééd), Culture et matérialisme, Ed. Prairies Ordinaires, Paris, pp. 133-159.

|1| Ce second projet concerne la rénovation et le lotissement d’un nouveau quartier dans et sur les pourtours de l’enceinte fortifiée de l’ancien fort de la Chartreuse (ZACC de la Chartreuse). Si la terminologie « EQ » n’est pas de mise, la communication autour du futur chantier s’accompagne d’un marketing développement durable à travers les références à une densification partielle, aux écotechniques dans le bâti et aux bienfaits escomptés de l’environnement végétal (le site est en effet le principal poumon végétal en rive droite liégeoise).

|2| Le projet amené à s’inscrire sur un site de 2,6 ha en propriété communale vise à : « Définir un nouveau noyau d’habitat qui complète les ensembles bâtis existants, contribue à renforcer l’identité des lieux et répond à l’ambition d’une architecture de qualité, innovante et créative, et aux principes du développement durable » (La Libre Belgique 22/05/10), la cible recherchée : « Proposer un quartier de type urbain à une population — chercheurs, employés, professeurs — qui travaille sur le campus ULg ou au CHU » (Le Soir 26/01/10). Voir à ce propos l’« appel à intérêts » Ecoquartier Sart-Tilman publié par la Ville de Liège (Mai 2010).

|3| Voir à ce propos : Déclaration d’intention, Exposition Internationale Liège 2017.

|4| En référence au mouvement italien Cittàslow. Voir également : Storme, S., 2010, « Cittàslow, réseau international des villes du bien vivre », Op Cit.

|5| Ariès, P., 2010, « Penser la ville antiproductiviste », in : Collectif, Ralentir la ville, pour une ville solidaire, Ed Golias, Villeurbanne, pp. 119-132.

|6| Le quartier de Christiania est né de l’appropriation d’anciens terrains militaires par des squatteurs en 1971, il s’est constitués en « quartier libre » autogéré. Depuis le début des années 2000, le quartier fait l’objet de remises en causes par l’Etat des modes de vie des squatters les plus précarisés de cette communauté aboutissant à des descentes policières avec en trame de fond des expulsions à des fins de promotion immobilière. Voir à ce propos : Christiania : Démolition d’une utopie à Copenhague in : Rue 89 19/05/07.

|7| Nous empruntons la terminologie d’Avant Garde à Raymond Williams. Williams, R., 2009 (Rééd), « La politique de l’Avant Garde », in : Culture et matérialisme, Ed Prairies ordinaires, Paris, pp. 133-159.

|8| Fezer, J., Heyden, M., 2008, « L’ambivalence de la participation et l’urbanisme situationnel », in : Une micropolitique de la ville, l’agir urbain, Multitudes, n°31, Hiver 2008, Ed Amsterdam, Paris, pp. 83-90.

|9| Bourdieu, P., 1965, Un art moyen, Editions de Minuit, Pari, pp. 34-35.

|10| Voir à ce propos : R.Harrisson, Green wash, the church of sustainability, New Geography Webzine, 09/03/10 & L.Rein, Study calls Md. smart growth a flop, The Washington Post, 02/11/09.

|11| La nouvelle compétition ne se fonde plus tant sur « l’avoir » que sur « l’avoir autre chose » au sein de certaines strates des couches moyennes en pleine recomposition. Tendance élitaire et coûteuse s’il en est, le HQE devient sous certains abords un signe de « non conformité distinctive » consacrée par les médias (l’acte d’achat devient non pas celui d’un produit « vulgaire » mais celui d’un « univers personnalisé et éthique » témoin de la mise en valeur d’un capital culturel). Pour aller plus loin dans le propos, voir les travaux d’Alain Accardo et Carnier : A. Accardo, Le petit bourgeois Gentilhomme : Sur les prétentions hégémoniques des classes moyennes, Agone, Col. Contre-feux, 2009 & J-P. Garnier, Une violence éminemment contemporaine, Agone, Col. Contre-feux, 2010.

|12| Dans les nuits de la jeunesse de nos villes-centre, entend-on le silence des couvre-feux sur Seraing, Beyne et La Louvière ? Au rang de ce nouveau « zonage » territorial, il est frappant de constater une certaine cécité collective quant aux différences de traitement entre jeunesse de la guindaille estudiantine — autorisée à des attroupements festifs spontanés sur l’espace urbain central — tandis que les plus modestes « attroupements de plus de 2 personnes » sur les placettes et plaines des quartiers et cités de notre périphérie immédiate se voient sanctionnés fissa d’une mise aux arrêts en cette période estivale...

|13| L. W. Levine, Culture d’en haut, culture d’en bas. Sur l’émergence des hiérarchies culturelles, La Découverte, Col. Laboratoire des sciences sociales, 2010.

Cette publication a reçu le soutien
du ministère de la culture,
secteur de l'Education permanente

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