elections2009.urbagora.be

Un espace de débat sur les enjeux urbains à Liège,
en vue des élections régionales du 7 juin 2009.


Accueil > Mouvement réformateur

Le mouvement réformateur (MR)

NB : Les réponse du MR sont signées personnellement par Mme Defraigne, qui emmène la liste régionale du Mouvement réformateur. Dont acte.


Ses réponses aux dix questions


1. Êtes-vous favorable au respect du Périmètre de remembrement urbain (PRU) — sans modification — du quartier des Guillemins ?

Le dossier de l’aménagement des alentours de la gare des Guillemins est symptomatique de la mauvaise gestion des grands travaux liégeois. On a attendu que la gare soit finie pour se poser la question de savoir comment la place allait être aménagée. Le PRU tel que présenté est encore insuffisant à mes yeux. Il n’y a toujours pas de direction claire et il ne doit pas être un prétexte pour donner un blanc seing à la majorité communale. Toutefois, il est à redouter, selon les dernières déclarations de l’échevin Firket, que des expropriations ne soient encore nécessaires. Il ne faudra pas non plus oublier les aménagements pour le futur tram qui passera inévitablement dans le quartier et pour lequel le tracé n’est pas encore connu.


2. Que pensez-vous de l’idée d’affecter partiellement la ligne 125A (Flémalle-Angleur) au trafic des voyageurs et de créer une grande gare IC à Seraing, à hauteur de l’esplanade de l’Avenir ?

Cette question induit forcément la question de l’opportunité de la création d’un tram à Liège. Le tram a participé à la reconversion économique, démographique et culturelle de toutes les grandes métropoles. La reconversion de Liège passera donc inévitablement par la création d’un tram. Toutefois, il est évident qu’il faut prendre en compte les solutions déjà existantes. Les lignes de chemin de fer sous-exploitées en font bien évidemment partie. Il est donc indispensable de faire un cadastre des voies de chemin de fer qui pourraient être utilisées en combinaison et en complémentarité avec le tram. Dans cette optique, il faut envisager l’achat de trams capables de rouler aussi bien sur les voies de tram que sur les voies de chemin de fer. La ligne Flémalle-Angleur entre en parfaite adéquation avec cette solution et la construction d’une gare IC à Seraing pourrait constituer un des maillons de la mobilité à Liège. Mais il y a d’autres lignes de fortes fréquentations à envisager : par exemple le Sart-Tilman, Coronmeuse,…


3. Seriez-vous prêt à étudier l’idée d’une implantation du stade du Standard sur le site de la gare de Bressoux ?

Le dossier de l’implantation du futur stade du Standard est un dossier qui doit être pris avec beaucoup de sérieux. L’installation d’un stade d’une telle ampleur en plein milieu du tissu urbain amènera inévitablement un lot de questions qui devront être résolues. C’était l’objet d’une de mes récentes interpellations au Conseil communal. Il ne faut fermer aucune porte dans ce dossier et envisager chaque possibilité sous l’angle de la mobilité, du développement urbain. La réhabilitation du stade actuel doit également être prise en compte pour ne pas abandonner un chancre en plein milieu du quartier de Sclessin.


4. Plaiderez-vous pour la construction, dès la première phase de la construction du tram, d’une boucle centrale épousant approximativement le tracé de l’actuelle ligne 4 ?

La construction en croix du tram est à mes yeux indispensables. Les premières ébauches de tracé du tram qui nous ont été proposées en février dernier ne proposent qu’une ligne entre Herstal et Seraing longue de 17,5 kilomètres. Or, l’axe Ans-Fléron permettrait de former une véritable croix reliant les 4 pôles majeurs aux abords de Liège. Les lignes de bus, actuellement en étoile, seraient alors repensées pour amener les utilisateurs sur ces deux grandes lignes principales. Un tel schéma permettrait donc de desservir une grande partie de l’actuel tracé du 4, le reste étant desservi par les bus qui ramènent vers les lignes de tram.


5. Pensez-vous que l’étalement urbain représente une menace ? Si oui, quelles sont vos propositions pour contrer cette tendance ?

Il est certain que la démocratisation de la voiture personnelle ces dernières années a permis un phénomène de périurbanisation. Mais on le sait, les coûts liés aux déplacements vont exploser dans les prochaines années et les personnes qui choisissent ce mode de vie doivent en être conscientes. Toutefois, le MR souhaite laisser le choix à tout un chacun de choisir son mode de vie. Il est évident que les personnes qui font ce choix ne peuvent s’attendre à retrouver les mêmes services et facilités que l’on trouve en ville. Néanmoins, la Ville de Liège a un défi majeur à relever dans les prochaines années : faire revenir des habitants en ville. Pour gagner ce défi, la Ville doit être « concurrentielle » au point de vue fiscal. Elle doit également axer sa stratégie sur les familles et offrir à celles-ci des services notamment au point de vue de l’accueil de la petite enfance et de la scolarité.


6. Si Liège regagne des habitants, les évolutions sont contrastées : la précarité gagne du terrain dans la plupart des quartiers, alors que dans d’autres, on constate un processus de gentrification. Quelle politique, notamment en matière de logement et d’équipements collectifs, comptez-vous mettre en œuvre pour rendre la ville attirante pour tous mais aussi pour y renforcer la mixité dans tous les quartiers ?

La mixité sociale est un défi qu’il faut relever dans les prochaines années. La Belgique est relativement épargnée du phénomène des véritables cités-ghettos à la française. Pour favoriser la mixité sociale dans les villes, nous voulons favoriser la création de « logements mixtes ». Par exemple, lors de la rénovation des Guillemins, il faut favoriser la création de logements de tous types permettant à toutes les classes sociales de pouvoir acquérir un logement dans un ensemble architectural cohérent. Il faut également favoriser l’accès à la propriété des actuels locataires des logements sociaux.

Le MR revendique une politique énergique en faveur des logements moyens. Si on veut favoriser une réelle mixité sociale et stopper l’hémorragie des classes moyennes, il est impératif d’augmenter l’offre en logements moyens. Il faut ainsi augmenter les subsides afin d’étendre les critères permettant d’acheter un bien par ce biais. Il est de même souhaitable d’étendre les capacités de prêt des Fonds du Logement, en Wallonie et à Bruxelles, pour qu’ils puissent également favoriser la possibilité d’acquisition de biens immobiliers.

Rappelons également que la diminution des droits d’enregistrement de 12,5% à 10% et de 6,5% à 5% ne concerne que les cas d’acquisition du logement faisant l’objet d’un prêt hypothécaire octroyé par le Fonds du Logement des Familles Nombreuses de Wallonie ou la Société Wallonne du Crédit Social. Le MR souhaite étendre cette mesure et diminuer les droits d’enregistrement pour tout le monde pour permettre l’accès à la propriété à tout un chacun.


7. Quelle analyse faites-vous de l’étude d’incidence de la liaison autoroutière « Cerexhe-Heuseux / Beaufays » (CHB) ? Question subsidaire : si votre parti est favorable à la construction de l’autoroute CHB, jusqu’à quel montant de dépenses publiques cette position est-elle valable ?

La liaison autoroutière CHB est pour le MR une nécessité permettant de « fermer » l’axe autoroutier autour de Liège. Il est bien entendu évident que ce dossier doit se faire avec une large concertation préalable. Diverses études démontrent l’importance de cette liaison, tant au point de vue du trafic et de la mobilité que du développement économique. Bien que partisans, nous restons néanmoins à l’écoute des problèmes que cette liaison engendrerait et nous sommes conscients qu’il faudra réduire au maximum les impacts écologiques d’une telle liaison. Les dernières estimations parlent de 400 millions d’euros ce qui me paraît être un montant raisonnable pour la réalisation d’un ouvrage d’une telle envergure. Ce projet de liaison est sur la table depuis 30 ans et la situation est difficilement tenable pour les riverains qui voient leurs propriétés « gelées » depuis 30 ans. Il faut dés lors une décision ferme et définitive rapidement. Cependant, la liaison CHB et le tram ne sont pas exclusifs et doivent être réalisés dans des délais raisonnables afin d’assurer une mobilité efficace à Liège.


8. Êtes-vous favorable à une vigoureuse réduction de l’espace (circulation et stationnement) accordé à l’automobile et à la recherche d’un nouvel équilibre dans l’occupation de l’espace public ?

La voiture est un outil qui ne peut être totalement renié dans notre société. Toutefois, il est sûr que la construction d’un tram à Liège doit être l’occasion de repenser entièrement la mobilité à Liège. Les transports en commun liégeois sont reconnus pour être performants, mais les chiffres le prouvent : les lignes arrivent à saturation et un transport en commun structurant est indispensable. La construction du tram doit être prolongée par la création de parkings relais aux abords de la ville permettant de réduire la pression de l’automobile en ville. Il faut dissuader les gens d’utiliser leurs voitures personnelles pour de courts trajets en offrant une offre globale et compétitive : mise en place d’un système de vélos en libre-service, pistes cyclables adaptées et pensées lors des travaux, tram rapide et ponctuel, adéquation des horaires feront en sorte que le centre ville de Liège ne soit plus engorgé par les automobiles.


9. Quelle politique souhaitez-vous appliquer concernant le choix des sites des grandes infrastructures (stades, hôpitaux,...) ?

La création de telles infrastructures pose toujours un dilemme : construction au centre-ville ou aux abords de la ville. Le Conseil d’Administration du CHC s’est prononcé en faveur de Glain dont les habitants sont ravis de ce choix. Cependant, le centre-ville ne doit pas être « privé » de tout service au risque de voir le phénomène de désertification s’amplifier davantage.

À titre personnel, je pense que recoudre le tissu urbain est essentiel afin d’assurer une cohérence et un attrait à la vie en ville.


10. Êtes-vous favorable à la mise en place d’une communauté urbaine dans l’agglomération liégeoise ? Selon quelles modalités ?

La proposition que nous avons présentée fin avril s’inscrit parfaitement dans cette logique de supracommunalité et va même plus loin que la « communauté urbaine » au sens classique du terme : le MR est partisan d’une communauté urbaine à l’échelle de la Province. Dans le monde actuel, les communes doivent se regrouper sous une coupole de décision commune qui leur permettra d’élaborer des stratégies transversales ce dont elles ne sont pas capables actuellement. Une telle réforme passera également par une rationalisation des institutions para communales trop nombreuses. Ce centre de décision serait composé d’élus communaux.

Une telle structure représenterait donc un million d’habitants et permettrait d’élaborer des politiques transversales en matière de centres hospitaliers, de commerce, de tourisme, de mobilité et notamment le tram.