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Un espace de débat sur les enjeux urbains à Liège,
en vue des élections régionales du 7 juin 2009.


Accueil > Nos dix questions > Contrer l’étalement urbain

Quelles réponses à l'étalement urbain ?


La question

Pensez-vous que l’étalement urbain représente une menace ? Si oui, quelles sont vos propositions pour contrer cette tendance ?

La position d'urbAgora
La position d'urbAgora

Le territoire est rare et son usage doit être parcimonieux. Certains de ses usages (terres agricoles, pâturages, vergers, forêts, zones naturelles) sont plus fragiles que d’autres et doivent être protégés. En outre, l’étalement urbain représente une menace majeure pour l’avenir, en augmentant notre dépendance collective à la voiture individuelle. Ce phénomène est aussi vecteur d’injustice sociale, notamment en fragilisant la ville et ses diverses fonctions sociales. Les réponses sont connues : urbaniser d’une manière nettement plus dense (mitoyenneté, étages, urbanisme « en chapelets »,...), favoriser la qualité de vie en ville, mettre un frein à l’inflation automobile,... Êtes-vous prêts à les appliquer ?

Les réponses des partis politiques


La réponse du PC-GE

On voit aujourd’hui une dualisation avec des communes riches en périphérie (où les taxes communales sont souvent plus faibles) et des grandes communes (Liège, Seraing, Herstal, Saint-Nicolas) pauvres au centre du bassin liégeois. Ceux qui en ont les moyens quittent le centre pour les communes plus bourgeoises de la périphérie. Pour éviter cela nous proposons :
— une politique du logement social beaucoup plus forte qui impose dans les faits à toutes les communes le même pourcentage de logements sociaux.
— la mise en place d’un mécanisme permettant une solidarité des communes périphériques vis-à-vis des communes plus pauvres et qui, étant centrales, doivent le plus souvent supporter l’essentiel des coups liés aux infrastructures utiles à tout le bassin de population. Un possible mécanisme serait un alignement des taxes communales avec reversement à un organisme central du surplus des communes périphériques.
— une politique active de « verdissement » des communes du centre afin de rendre celles-ci (et notamment la ville de Liège) plus agréables.


La réponse du CDH

Le développement du territoire, harmonieux, équilibré et durable, nécessite une
véritable politique de la Ville et plaide pour la reconversion, la réhabilitation et la
densification des ensembles bâtis et des sites désaffectés. Reconstruire la Ville sur la
Ville c’est notamment : densifier (de manière raisonnée, en considérant le contexte
et la localisation, en maintenant des espaces de respiration suffisants et en
poursuivant l’ambition d’un espace public de qualité. Projet Bavière ou Chartreuse
par exemple), recycler l’héritage du « tout à l’automobile » (percée Burenville-
Fontainebleau-Cadran ou boulevard « de l’automobile » par exemple), mettre en
place des transports publics forts, développer un politique foncière communale
active (comme la Ville le pratique déjà à Ste-Marguerite, Souverain Pont,
Outremeuse et en limitant la sur-division des immeubles), favoriser la mise en œuvre
des projets (mise en place d’outils concrets et réactifs : SAR, PRU) et créer une
agglomération effective.


La réponse du PS

OUI, l’étalement urbain est une menace. Comment lutter ? Il faut développer une politique urbaine à l’initiative de la Région Wallonne, comme le fait déjà le fédéral avec le PFGV. Cette législature a été celle qui a initié le changement : zone franche urbaine, choix des dossiers FEDER dans une optique métropolitaine,…

Il faut poursuivre et amplifier en :
— Réintroduisant le tram ;
— Réalisant une rupture entre autoroute et ville ;
— Favorisant le vélo au cœur de la ville ;
— Créant des parkings de dissuasion ;
— Réorganisant la politique de stationnement ;
— Poursuivant la verdurisation de la ville ;
— Continuant la politique de réaffectation du patrimoine chaque fois que possible ;
— Réintroduisant l’activité économique en ville ;
— Encadrant plus strictement, sur l’agglomération, l’activation des zones d’habitat (les zacc) ;
— Appliquant un moratoire sur les grandes implantations commerciales ;
— …

En bref, en réalisant un projet d’agglomération, à l’échelle des 24 communes liégeoises.


La réponse d’Ecolo

Si aujourd’hui on s’intéresse enfin à l’épuisement des ressources énergétiques, l’épuisement de la ressource terrienne ne semble pas encore émouvoir suffisamment pour que des mesures sérieuses soient prises. Depuis les années 80, en moyenne, chaque jour 5,5 Ha sont urbanisés en Wallonie. Or la ressource en terre, le territoire, est épuisable et il importe donc de le protéger directement. De plus, une urbanisation sur-consommatrice d’espace induit une série de conséquences néfastes en cascades : diminution de la biodiversité, de la qualité des paysages, augmentation de la mobilité voiture et de l’injustice sociale. ECOLO soutient un aménagement du territoire qui limite l’urbanisation lâche, éparpillée et les espaces résiduaires tout en augmentant la qualité des espaces et de la vie en ville (densité qualitative). Le tout se base sur une utilisation efficace des infrastructures et espaces déjà urbanisés, dans la perspective d’une politique foncière qui prévienne les effets pervers d’un territoire encore plus disputé entre zones accessibles en voiture et celles qui le sont moins.


La réponse du RWF

Les zones V (naturelles et forestières) doivent être protégées au maximum.

Au nom de nos principes 2, 3 et 4 (voir préambule), nous prônons une politique volontariste du bien vivre en ville (réhabilitation de toutes les surfaces habitables au-dessus des commerces avec astreintes pour les propriétaires).

Quota de logement social à respecter dans chaque commune de la Communauté urbaine.
Une des tâches principales de celle-ci sera de régler les équilibres entre centre-ville et périphérie.
La loi de solidarité et renouvellement urbain de 2000 en France a mis en place les P.L.U. (plans locaux d’urbanisme) qui offrent une véritable boîte à outils pour éradiquer les chancres de ruines urbaines encore trop nombreuses dans nos villes wallonnes.


La réponse du MR

Il est certain que la démocratisation de la voiture personnelle ces dernières années a permis un phénomène de périurbanisation. Mais on le sait, les coûts liés aux déplacements vont exploser dans les prochaines années et les personnes qui choisissent ce mode de vie doivent en être conscientes. Toutefois, le MR souhaite laisser le choix à tout un chacun de choisir son mode de vie. Il est évident que les personnes qui font ce choix ne peuvent s’attendre à retrouver les mêmes services et facilités que l’on trouve en ville. Néanmoins, la Ville de Liège a un défi majeur à relever dans les prochaines années : faire revenir des habitants en ville. Pour gagner ce défi, la Ville doit être « concurrentielle » au point de vue fiscal. Elle doit également axer sa stratégie sur les familles et offrir à celles-ci des services notamment au point de vue de l’accueil de la petite enfance et de la scolarité.

Les commentaires des internautes :

4 messages

Sart-Tilman
posté le 26 mai 2009 à 20h38 par Jacques De Vrede

Pour moi, l’urbanisation des campagnes est un véritable fléau, déstructurant les villages existants par des constructions de styles « tout venant ». Des coins verts fondent comme neige au soleil. L’asphaltage et le bétonnage empêchent les eaux pluviales de s’infiltrer (on en voit les conséquences catastrophiques lors d’orages). L’automobile s’immisce partout.

Mais la ville de Liège, qui a fait un gros effort les dernières décennies pour protéger les espaces verts, semble actuellement faire marche arrière (pour ramener des habitants) ; il suffit pour s’en convaincre de voir les 70 hectares forestiers le long du Pré Aly au Sart-Tilman, bientôt transformés en lotissements. Mais à part cela, nos politiciens nous demandent de faire un effort pour la planète (incohérence....même si cette zone était en réserve constructible.... La forêt a poussé, eh bien tant pis, elle y est, gardons-la..)


Sart-Tilman
posté le 26 mai 2009 à 21h39 par Zob

Pour ramener des habitants

C’est cet « argument » qui est utilisé pour boucher le trou des consciences ? :) C’est comique si on peut dire ...

Il est vrai que par une pirouette spiritouello-administrative, on peut se dire que la sart-tilman est « sur Liège » donc que c’est un peu comme si on « ramenait des habitants en Ville » ? ;o))


Concurrence territoriale
posté le 20 mai 2009 à 13h19 par le breizhou

Le point de vue libéral... oufti, vive la concurrence territoriale et fiscale ! Non, là je crois qu’il y a un véritable problème de compétence sur le sujet... À moins que celle-ci soit souhaitée, d’où les réticences sur le thème de la Communauté Urbaine...
Quand à la majorité PS-CDH de Liège, elle continue de construire des parkings en centre-ville pour y attirer la voiture, de quoi conforter le mode de vie libéral !


Liberté égoïste ?
posté le 19 mai 2009 à 16h53 par Alain

La réponse du MR me dérange. Si la liberté individuelle est une valeur excessivement importante, et si le MR a, justement, utilisé cet argument, il faut faire très attention aux phénomènes « égoistes ». Dès lors ou, au nom de la liberté, on laisse le système s’engager dans des pistes irréversibles, il ne faudra pas s’étonner que demain, certains réclament.... une autoroute ?

Etonnant, non ?