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Un espace de débat sur les enjeux urbains à Liège,
en vue des élections régionales du 7 juin 2009.


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La Communauté urbaine, on s'y met ?


La question

Êtes-vous favorable à la mise en place d’une communauté urbaine dans l’agglomération liégeoise ? Selon quelles modalités ?

La position d'urbAgora
La position d'urbAgora

L’agglomération liégeoise a raté sa fusion des communes. Il manque aujourd’hui une institution permettant de prendre des décisions et de donner des orientations à l’échelle de la ville morphologique. Les communes sont trop petites (même la ville de Liège) et la Région wallonne est souvent trop éloignée. La communauté urbaine devrait selon nous être fondée sur un organe législatif composé d’élus directs, à la proportionnelle, délibérant publiquement. Elle devrait permettre une rationalisation des trop nombreuses et trop opaques intercommunales qui constellent le paysage institutionnel liégeois.

Les réponses des partis politiques


La réponse du PC-GE

Le PC est favorable à la disparition des provinces, subsistance inadaptée de la Belgique pré-régionale. Dans le même temps, nous sommes favorables à l’émergence de structures de type « communautés urbaines » mieux adaptées aux bassins de population et aux bassins économiques afin d’arbitrer et d’organiser une série de problématiques locales qui dépassent le cadre communal, à savoir notamment : l’aménagement de l’espace et les transports urbains (notamment le tram et le REL) ; la gestion de l’habitat (notamment l’habitat social) ; les services d’intérêt collectif (eau, gestion des déchets, lutte contre la pollution de l’air et les nuisances sonores,…) ; le développement et l’aménagement économique, social et culturel : zones d’activité (par exemple le trilogiport), équipements divers (salle de spectacle, stade, patinoire, centres commerciaux,…).

Partisans de la démocratie participative, nous prônons la présence dans ces structures à construire, outre des conseillers communaux des diverses communes, d’organisations citoyennes impliquées dans les diverses matière (et ce avec un certain pouvoir d’intervention). Le but est de coller au plus près aux réalités ce qui n’est pas toujours le cas des élus.


La réponse du RWF

La création d’une Communauté urbaine à Liège est le cadre nécessaire à l’épanouissement d’une ville nouvelle, c’est elle qui va conditionner nos réponses à toutes les autres questions que vous posez. Elle touche également pour nous à d’autres institutions dont l’existence, les compétences, et le financement devront être revus. Nous pensons ici aux Intercommunales, à la Province, à la Région, à l’Etat fédéral, sans oublier le rôle que joue l’Europe dans l’initiation de grands travaux et surtout dans leur financement.

Tout naturellement, nous allons voir chez nos cousins français ce qui se passe. Nous savons que les villes françaises ont pris plus de 20 ans d’avance en matière de politique de la ville. Lille, Valenciennes, Metz, Nancy sont autant d’exemples de réussite. Grâce à des transferts importants de compétences et de financement venant des Communes, du Département, de la Région et d’une dotation de l’Etat central français.


La réponse du CDH

La cohérence territoriale nécessite aujourd’hui la création d’un nouveau cadre de
planification entre l’échelle régionale et l’échelle communale. La mise en place
d’une communauté d’agglomération est donc devenue une évidence. Nous en
sommes convaincus et, à Liège, Michel Firket a provoqué depuis plusieurs années
déjà la coopération et la fédération des élus en charge de l’urbanisme dans les
communes de l’arrondissement. Leurs travaux ont fait émerger le PUM bien sûr, mais
surtout une vraie convergence d’opinion (ce n’était pas forcément prévisible), une
volonté collective et les prémisses d’une identité d’agglomération ; la conscience
d’un territoire partagé et dépassant l’incohérence des limites communales. Il faudra
aller plus loin encore et des modèles existent, notamment en France, pour avancer
tout en se préoccupant de la multiplication des niveaux de pouvoir.


La réponse d’Ecolo

ECOLO a depuis plus de dix ans dans son programme la réorganisation générale du territoire autour de communautés de communes — rurales et urbaines — correspondant aux bassins de vie, reconnues par décret comme outil privilégié de coopération et de gestion des intérêts supra-communaux et élues directement. Ce chaînon manque actuellement, ce qui explique très certainement pourquoi les projets urbains sont si rarement développés à la bonne échelle et au bon endroit. Cette restructuration devra faire l’objet d’une planification progressive, supprimera les provinces en redistribuant leurs outils, leur savoir faire et leur personnel au profit d’une réorganisation plus claire et d’une amélioration du service aux citoyennes et citoyens.


La réponse du MR

La proposition que nous avons présentée fin avril s’inscrit parfaitement dans cette logique de supracommunalité et va même plus loin que la « communauté urbaine » au sens classique du terme : le MR est partisan d’une communauté urbaine à l’échelle de la Province. Dans le monde actuel, les communes doivent se regrouper sous une coupole de décision commune qui leur permettra d’élaborer des stratégies transversales ce dont elles ne sont pas capables actuellement. Une telle réforme passera également par une rationalisation des institutions para communales trop nombreuses. Ce centre de décision serait composé d’élus communaux.

Une telle structure représenterait donc un million d’habitants et permettrait d’élaborer des politiques transversales en matière de centres hospitaliers, de commerce, de tourisme, de mobilité et notamment le tram.


La réponse du PS

Le PS liégeois, sous ma présidence, a fait inscrire dans le programme du PS la nécessité de légiférer en la matière. Ma préférence va au modèle français, la communauté urbaine étant composée d’élus indirects. Mais peu importe la structure : cette instance, qui doit cumuler les avantages de la Conférence des Bourgmestres et ceux du GRE, doit permettre l’élaboration d’un projet d’agglomération dans quelques domaines-clés : aménagement du territoire (habitat, commerce, zone de développement), promotion internationale, mobilité, grandes infrastructures, fiscalité,…

Le projet durable d’agglomération devra être conçu de manière participative, à l’instar du Projet de Ville à Liège. Dans le schéma du PS, nous envisageons 3 communautés urbaines (Liège, Huy- Waremme et Verviers) qui, en fonction des enjeux et des matières, se coordonneront au niveau provincial. Pourquoi ? Parce que le territoire pertinent, c’est-à-dire le bassin de vie, recouvre +/- les limites des arrondissements (ex : le tram est un enjeu qui concerne le territoire du seul arrondissement de Liège). Par contre, dans certains domaines, il est intéressant de pouvoir coordonner l’action au niveau de la Province et atteindre la taille d’1 million d’habitants.

En synthèse, pour la Communauté Urbaine, nous souhaitons agir au niveau des arrondissements et nous coordonner au niveau de la Province.

Les commentaires des internautes :

4 messages

Communauté urbaine de Liège
posté le 3 juin 2009 à 6h15 par HUGIL

La vision du PS semble contestable.
Les limites actuelles de l’Arrondissement de Liège sont artificielles et ne correspondent à rien de concret.
Le tram, en tant que transport structurant, concerne des communes bien au-delà des limites de l’arrondissement, par les modifications qu’il implique de toutes les connexions à la ville.
Quant à Huy-Waremme, c’est un amalgame improbable qui n’a rien d’un bassin de vie.
Quel est le but réel de ces subdivisions artificielles si ce n’est de laisser en place les structures anciennes et les gens qu’elles nourissent ?


Se limiter à l’agglomération
posté le 26 mai 2009 à 17h39 par papa110

Bonjour,

Trois fois oui pour une communauté urbaine couvrant l’Agglomération liègeoise... Mais trois fois non pour une communauté avec trois arrondissements ; ça n’à pas de sens. L’agglomération est un ensemble ; les communes éloignées n’ont plus rien à voir avec l’agglo. Qu’on face d’autres communautés de communes (ex : Huy-Waremme), Verviers-Theux-Spa-Limbourg-Herve) Une collaboration étroite peu s’établir entre ces communautés... Mais une communauté urbaine Liège-Verviers-Waremme serait disproportionnée par rapport à la petite région wallonne.

Nous ne sommes pas en Allemagne ou en France. Quand je vais à Hamoir ou à Aywaille, ou même à Huy, étant liègeois qui aime sa ville, j’ai déjà oublié Liège depuis longtemps.


Se limiter à l’agglomération
posté le 31 mai 2009 à 10h53 par HUGIL

Les limites de la Commmunauté Urbaine ne doivent pas dépendre du sentiment ou des divisions politico-administratives. Il importe en tout cas d’englober toutes les communes dortoirs, qui constituent l’agglomération réelle et qui ne contribuent que trop peu actuellement au financement de la ville. Deux problèmes essentiels sont à résoudre entre la ville et ses couronnes : les flux d’argent et les flux d’autos . Les flux d’argent se règlent en englobant les communes satellites dans les limites contributives, les flux d’autos d’abord par des transports en commun performants en sites propres, conjugués à la saturation des pénétrantes urbaines aux heures de pointe.


Communauté urbaine de Liège
posté le 20 mai 2009 à 12h51 par le breizhou

Le MR semble vraiment à la traîne sur cette question... Ce qui me donne beaucoup de doutes sur leur réelle volonté de rénover le système, système auquel il participe bien volontiers au point de s’y complaire.

Le modèle français semble faire unanimité à gauche, cependant il faut cibler quelques imperfections qui agitent les réflexions sur ce sujet Outre-Quiévrain à savoir la question de la représentativité. Les Français votent pour désigner leurs conseillers municipaux lors d’un scrutin majoritaire, la moitié des sièges du conseil vont à la liste gagnante, les 50 % restants sont distribués à la proportionnelle, gagnant compris. Ne laissant aucune place à la minorité, la désignation d’élus de la minorité au sein des conseils intercommunaux tient du « fait du prince ».

On se retrouve donc souvent avec des assemblées unicolores de « copains » où les 2-3 opposants se retrouvent noyés par les enjeux conséquents que représente les travaux de commission (en plus du cumul avec le conseil municipal... voir général, régional...).
Une élection directe à la proportionnelle serait l’idéal pour faire vivre la démocratie locale et permettre d’assainir les nébuleuses intercommunales actuelles. Des élus à par entière dans leur mission qui ne cumulent plus les fonctions et autres jetons de présence...