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Un espace de débat sur les enjeux urbains à Liège,
en vue des élections régionales du 7 juin 2009.


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Rendre l'espace urbain aux piétons et aux cyclistes ?


La question

Êtes-vous favorable à une vigoureuse réduction de l’espace (circulation et stationnement) accordé à l’automobile et à la recherche d’un nouvel équilibre dans l’occupation de l’espace public ?

La position d'urbAgora
La position d'urbAgora

Liège, par comparaison avec d’autres villes européennes de même taille, est à ce jour extrêmement perméable à la voiture. Cela se traduit notamment par une détérioration de la santé des habitants de la ville (bruit, accidents, pollutions diverses,...). Avec le tram, cependant, les choses pourraient changer : un moyen de transport agréable et rapide pourrait faire concurrence à la voiture,... pour autant que de vigoureuses mesures d’accompagnement soient prises, notamment pour réduire la trop abondante offre de stationnement. Certaines cicatrices urbaines méritent en outre un traitement privilégié. C’est notamment le cas de la percée routière reliant Burenville au Cadran, dont le quartier de Ste Marguerite ne s’est toujours pas remis. Enfin, la promotion du vélo comme moyen de déplacement (et non uniquement comme loisir) ne sera possible que par l’aménagement progressif du réseau routier — amélioration du revêtement, limitation de la vitesse, pistes cyclables là où les voitures roulent à plus de 50km/h,... Développer quelques itinéraires privilégiés ne suffit pas : c’est toute la ville qui doit être rendue cyclable.

Les réponses des partis politiques


La réponse du PS

Voir réponse à la question 7.


La réponse du RWF

Une politique de pistes cyclables sécurisées, à l’abri des voitures, doit être une priorité partout où la vitesse des voitures est supérieure à 30 Km-h. Multiplier les piétonniers en centre-ville est une autre priorité qui ne pourra que faciliter la circulation des cyclistes et des piétons.

C’est toute la ville qui doit être rendue cyclable avec connexions à des transports en communs adéquats (trams avec rames conçues pour l’accueil des vélos) et connexions au réseau RAVEL. La mise en place d’un système de vélos en libre-service est également un système qui a fait ses preuves dans de nombreuses villes.


La réponse d’Ecolo

ECOLO porte une politique des centres urbains qui laisse une place privilégiée aux modes de déplacements doux (vélos, piétons, rollers, etc.). Ceci implique à la fois le développement d’infrastructures appropriées qui rendraient enfin les villes accueillantes pour les cyclistes, d’une politique ferme de dissuasion de la voiture (stationnement, circulation, etc.), d’une offre de transport en commun efficace, de parkings de dissuasion bien connectés… La réussite, telle qu’elle est avérée dans de nombreuses autres villes européennes, d’une politique de la sorte est au prix de la conjonction de ces différents moyens d’action.


La réponse du MR

La voiture est un outil qui ne peut être totalement renié dans notre société. Toutefois, il est sûr que la construction d’un tram à Liège doit être l’occasion de repenser entièrement la mobilité à Liège. Les transports en commun liégeois sont reconnus pour être performants, mais les chiffres le prouvent : les lignes arrivent à saturation et un transport en commun structurant est indispensable. La construction du tram doit être prolongée par la création de parkings relais aux abords de la ville permettant de réduire la pression de l’automobile en ville. Il faut dissuader les gens d’utiliser leurs voitures personnelles pour de courts trajets en offrant une offre globale et compétitive : mise en place d’un système de vélos en libre-service, pistes cyclables adaptées et pensées lors des travaux, tram rapide et ponctuel, adéquation des horaires feront en sorte que le centre ville de Liège ne soit plus engorgé par les automobiles.


La réponse du CDH

Oui. Nos choix et nos actions s’inscrivent dans cette perspective. Mais soyons
réalistes. Pour assumer cette position il faudra d’abord mettre en place le contexte
adéquat, c’est à dire des alternatives fortes et crédibles (transport en commun
structurant, recomposition du réseau TeC et modes doux), la prise en charge des
voitures en périphérie et des mesures de rabattement vers des lieux d’intermodalité
(parcs relais, gares), cibler les axes de pénétration automobile et réoganiser le
stationnement (favoriser le rotatif et parking riverain, diminuer l’emprise en voirie,
créer des places en souterrain aux endroits stratégiques). Mais une évolution des
mentalités, donc des usages, sera aussi nécessaire.


La réponse du PC-GE

Si le vélo « loisir » est aujourd’hui en train de percoler dans les mentalités de nos politiques, le vélo « outil de déplacement quotidien » leur est par contre manifestement inconnu. Or, c’est en agglomération un moyen de transport rapide, bon marché et non polluant. Cependant seuls des courageux s’y collent dans la mesure où se déplacer au quotidien en vélo dans la région liégeoise relève aujourd’hui de l’exploit. Il n’y a quasiment aucun site propre sécurisé et lorsque la voirie est refaite (Boulevard de la Sauvenière et d’Avroy ou rue des Guillemins par exemple), aucune piste cyclable n’est prévue. Nous proposons, en collaboration avec les organisations d’utilisateurs du vélo au quotidien (tel le GRACQ) d’établir un plan pour un véritable réseau cyclable en région liégeoise. Il faut dégager des moyens pour le vélo. Nous sommes également favorables à l’intermodalité entre le bus (et bientôt tram) et le vélo. Il faut développer des compartiments vélo dans les bus ou équipper ceux-ci de système « accordéonss à vélo ») tels qu’il en existe dans d’autres pays européenes et même aux USA. Concernant les piétons, c’est essentiellement en milieu rural que leur situation nous semble devoir être améliorée avec une sécurisation des accotements le long d’une série d’axes.

Les commentaires des internautes :

10 messages

Des hypocrites...
posté le 26 mai 2009 à 15h55 par Viviane tits

Tiens, tiens, tout le monde aime subitement le vélo. Pour les écolos, d’accord : ils ont toujours été pour. Mais les autres ? Hypocrites, va !

Eh bien puisqu’ils aiment le vélo, pourquoi ne commencent-ils pas déjà maintenant à construire des pistes cyclables ? Ils sont justement en train de rénover plusieurs rues à Liège. Et... pas de pistes cyclables mais des parkings.


@Viviane
posté le 26 mai 2009 à 16h24 par COMMUNAUTE URBAINE

Oui, il y a un paradoxe entre le discours très « pro-vélo » de tout le monde et l’absence totale de piste cyclable sur les voiries en réfection. Le ravel en bord de Meuse est très beau mais c’est d’avantage un circuit touristique qu’un site de mobilité intra-urbaine. Quant aux anciennes rues, un peu de peinture pour tracer les pistes cyclables aurait déjà été un signe de changement sans être ruineux, en attendant un vrai site. Mais on s’est contenté de dessiner quelques flèches vertes au sol. Ridicule non ! Maintenant, on a créé une fonction de « madame vélo », comme si il n’y avait déjà pas assez de gens pour ne rien décider... Depuis les années que le « Projet de Ville » parle de « mobilité douce », on aurait pu en dessiner des pistes cyclables ! Car même provisoire, il faut montrer un changement pour que les gens adoptent ce mode de déplacement. Et il faut un minimum sécuriser le tracé.


Le Pont Saint-Léonard
posté le 27 mai 2009 à 10h23 par Johan

Le meilleur exemple est sans doute la longue réfection du pont Saint-Léonard (ou Maghin c’est selon). Une voie pour les bus, 2 voies automobile pures dans un sens, 1 dans l’autre sens ... et des trottoirs beaucoup trop haut !!!!

Il y avait moyen de libérer de l’espace pour faire une piste cyclable dans chaque sens afin de rééquilibrer l’espace partagé entre piétons, vélos, voitures et bus mais non Liège est toujours dans sa politique du tout à la voiture en 2009.

Pour la « masse critique », allons faire un tour sur ce pont et je vous mettrais au défi de rouler un peu trop près du trottoir ;)


Le Pont Saint-Léonard
posté le 27 mai 2009 à 10h37 par Viviane Tits

Tout-à-fait d’accord.
Quand ils ont rénové la rue du Val Benoît, à Angleur, ils ont prétendu qu’ils ne pouvaient pas mettre de piste cyclable car il n’y avait pas de place pour. Mais, ils ont créé des places de parking pour les voitures en biais, ce qui prend beaucoup de place. En fait, ce qui prend la place d’une piste cyclable.

En fait, ce qu’il faudrait, c’est leur demander où ils comptent mettre des pistes cyclables dans les rues qu’ils rénovent pour le moment puisque, maintenant, ils aiment tous le vélo.


Piétons & cyclistes
posté le 19 mai 2009 à 16h57 par Alain

La voiture au centre ville ? Pas nécessaire, un frein à tout. La ville ne peut concurencer un zoning commercial sur ce terrain. Qu’elle ose la différence : culture, plaisir de flâner, calme, terrasses. Il est aujourd’hui plus reposant de se promener dans certaines villes... que dans ce qui était la campagne. Pourquoi pas à Liège ? Sauvenière, St Lambert (bas), Théâtre, rue de l’université, régence, Pl St Paul,... plus besoin d’auto. (excepté, exclusivement, pour P routes sans possibilité de ne pas y aller, et affichage des places en début de voirie).


Vache à lait
posté le 3 mai 2009 à 23h01

Automobiliste, vache à lait de l’état, après t’avoir consciencieusement ponctionné exploité te voilà renié !


Piétons & cyclistes
posté le 5 mai 2009 à 8h40 par Ben

@Vache à Lait :

J’ai été un voitureux par le passé, je ne me suis jamais plaint des taxes que j’ai payées : c’est un mal nécessaire pour que les routes que j’emprunte soient éclairées et entretenues en permanence.

Il faut prendre conscience que les gens qui habitent la ville payent 8% de taxes pour que des péri-urbains qui ne paient que 5 ou 6% (je pense à Olne, entre autres périphéries) viennent utiliser leurs routes, leur espace « vital », sont demandeurs de parkings à la place de la maigre verdure que nous pouvons encore voir au coeur de la ville, je passe le taux de polution que je ressens de plus en plus élevé depuis quelques années (il faut voir le nombre d’allergies en constante augmentation depuis quelques années pour se rendre compte de l’impact de la pollution et des particules fines sur notre organisme).

De nombreux citadins sont cyclistes ou piétons, et il n’y a rien de plus exaspérant que de lire des commentaires nihilistes : la voiture est la représentation moderne de l’égoïsme. Faisons plutôt tous un effort pour rendre l’air de notre ville plus supportable, sa fréquentation plus agréable (concert de klaxons, embouteillages et pollution visuelle d’automobiles : se balader à Bruxelles n’a jamais été agréable en dehors du vieux Bruxelles piétonnier) et de redorer ainsi une image bien ternie par le « tout-à-l’automobile ».


Piétons & cyclistes
posté le 21 mai 2009 à 11h05 par Martin L

Les urbains payent d’ailleurs de manière générale bien d’autres coûts générés par les périurbains : l’entretien et la construction des routes en sont, auquel il faudrait ajouter des collectes d’immondices et des déneigements plus extensif, mais il en est de même avec toutes les autres infrastructures publiques, les périurbains créent plus d’égoutages, un réseau de distribution d’eau plus grand, une dispersion des stations d’épurations- dont l’entretien incombe aussi bien aux urbains qu’aux périurbains.
Cela va sans rappeler les coûts non financier qu’ils engendrent : destruction des paysages, de la ruralité, pollution atmosphériques, gaspillage énergétique....

À quand la taxe adaptée aux périurbains ?


Vache à lait
posté le 19 mai 2009 à 17h00 par Alain

J’ai une auto (un 4x4 !) Mais à quoi bon aller en ville avec ? Pas de place, embouteillages, bruit, pollution. Tout bénéf pour moi de la garer ailleurs, et de flâner dans une ville hospitalière. Si on aime l’auto, si on veut la défendre, faudra mieux l’utiliser. Le tout à l’auto tuera l’auto.


Vache à lait
posté le 21 mai 2009 à 11h42 par le breizhou

Le tout auto a déjà tué tant de personnes... Ma chérie risque tous les jours sa vie en traversant à pieds la place Hocheporte et le Cadran...





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