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Un espace de débat sur les enjeux urbains à Liège,
en vue des élections régionales du 7 juin 2009.


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Le parti Ecolo


Ses réponses aux dix questions


1. Êtes-vous favorable au respect du Périmètre de remembrement urbain (PRU) — sans modification — du quartier des Guillemins ?

Le périmètre de remembrement urbain (PRU) des Guillemins est, comme son nom l’indique, un périmètre. Il n’a de sens urbanistique que s’il contient un projet solide pour cette partie de la ville. Des lignes directrices fortes garantissent un projet durable non soumis aux aléas des promotions immobilières et opportunités fluctuantes. ECOLO a dénoncé à plusieurs reprises ce manque de principes structurant l’aménagement du périmètre et proposait, notamment au conseil communal du 28 janvier 2008, d’en (re)définir clairement les grands principes non négociables : priorité à la reconstruction avec l’existant, développement d’un espace public à 70% vert, peu coûteux et rapide à mettre en place, des logements conçus avec des critères stricts de durabilité, une inconditionnelle priorité aux modes de transport doux et aux transports en commun, etc. A cette date un avenant à la mission Dethier était voté et cela restait encore possible.

Aujourd’hui, le PRU et son projet sont sans cesse remis en question au gré de supposées opportunités à saisir : les gabarits augmentent par endroits, on envisage de démolir la rue Paradis pour la redresser. Les objectifs n’étant pas connus, il est impossible d’estimer si ces modifications ne remettent pas en cause la viabilité du projet lui-même.


2. Que pensez-vous de l’idée d’affecter partiellement la ligne 125A (Flémalle-Angleur) au trafic des voyageurs et de créer une grande gare IC à Seraing, à hauteur de l’esplanade de l’Avenir ?

ECOLO soutient le développement de liaisons entre les centres de Liège et de Seraing, et de manière plus générale, soutient fermement une mobilité envisagée à l’échelle de l’agglomération urbaine. Dans ce cadre, le PUM (Plan Urbain de Mobilité) est un travail que nous voulons valoriser. En effet, ECOLO (ministre Daras) a imaginé et concrétisé en 2004 la législation encadrant les PUM, nous sommes dès lors très attaché à leur réussite en tant qu’outil de convergence entre vision de développement et outil de gestion de la mobilité. Dans ce cadre, le redéploiement du bas de Seraing et son accessibilité sont des enjeux de taille. La faisabilité d’une gare IC et l’éventuel développement d’un REL doivent être étudiés, et ce en concordance avec les autres moyens de transport en commun à développer (le tram) et à restructurer (les bus), sans oublier la mobilité douce (les vélos, …). Néanmoins, pour ECOLO une gare IC reste un objectif à considérer prioritairement pour que cette ville de 60.000 habitants casse le carcan du passé et réapparaisse dans le réseau urbain belge.


3. Seriez-vous prêt à étudier l’idée d’une implantation du stade du Standard sur le site de la gare de Bressoux ?

Si dans un premier temps, menant la réflexion du stade du standard en parallèle à celle du tram nous avons montré un intérêt pour le site de Coronmeuse, le site proche de la gare de Bressoux est effectivement riche de potentialités tout en pesant moins sur les intérêts d’une commune voisine.
Sur Bressoux, le scénario qui a cependant notre préférence concrétiserait des projets de développement économique compatibles avec le tissu urbain proche, (création d’emplois peu qualifiés, ce qui un besoin criant au regard de la réalité sociale), une accessibilité multimodale (la gare, une ligne de tram dont ce serait el terminus, un P+R directement en lien avec l’autoroute qu’on pourrait enfin déclasser vers la ville dès ce point) et l’implantation du dépôt de tram. L’objectif est de désenclaver au sens physique et social les quartiers de Droixhe et Bressoux en les considérant enfin comme faisant pleinement partie de la ville. Le potentiel du site de Bressoux nous pousse donc à le considérer comme plus propice à d’autres développements, mais nous restons très sensibles aux éventuels effets pervers d’une implantation du nouveau stade du Standard à Coronmeuse. Néanmoins, si le projet est réalisé avec soin et si l’autorité communale se montre ferme et porteuse d’une réelle vision, le projet à Coronmeuse pourrait être non seulement compatible avec le quartier environnant, mais devenir un atout de développement d’autres activités sportives et récréatives. Ecolo demande des études d’incidences sérieuses intégrant les dimensions sociales, environnementales et économiques d’un projet public si conséquent.


4. Plaiderez-vous pour la construction, dès la première phase de la construction du tram, d’une boucle centrale épousant approximativement le tracé de l’actuelle ligne 4 ?

C’est l’objectif poursuivi depuis 2004 par ECOLO, dans la foulée de l’étude Sémaly-Transitec de 2001. L’avantage en termes de qualité de service est très important car cette boucle centrale permettra de multiplier les possibilités de correspondances aisées et mettra fin à la pléthore de terminus centraux, séparés de plusieurs centaines de mètres qui handicapent fortement la traversée de la ville. Ce tracé obligera aussi à repenser dès aujourd’hui le partage de l’espace public au centre ville, beaucoup trop accaparé par la voiture. L’argument financier de la rentabilité du réseau tram pencherait aussi en cette faveur d’autant que cette boucle permettrait dès la première phase du projet de construire des ramifications courtes vers la place Saint-Nicolas, Droixhe, etc.


5. Pensez-vous que l’étalement urbain représente une menace ? Si oui, quelles sont vos propositions pour contrer cette tendance ?

Si aujourd’hui on s’intéresse enfin à l’épuisement des ressources énergétiques, l’épuisement de la ressource terrienne ne semble pas encore émouvoir suffisamment pour que des mesures sérieuses soient prises. Depuis les années 80, en moyenne, chaque jour 5,5 Ha sont urbanisés en Wallonie. Or la ressource en terre, le territoire, est épuisable et il importe donc de le protéger directement. De plus, une urbanisation sur-consommatrice d’espace induit une série de conséquences néfastes en cascades : diminution de la biodiversité, de la qualité des paysages, augmentation de la mobilité voiture et de l’injustice sociale. ECOLO soutient un aménagement du territoire qui limite l’urbanisation lâche, éparpillée et les espaces résiduaires tout en augmentant la qualité des espaces et de la vie en ville (densité qualitative). Le tout se base sur une utilisation efficace des infrastructures et espaces déjà urbanisés, dans la perspective d’une politique foncière qui prévienne les effets pervers d’un territoire encore plus disputé entre zones accessibles en voiture et celles qui le sont moins.


6. Si Liège regagne des habitants, les évolutions sont contrastées : la précarité gagne du terrain dans la plupart des quartiers, alors que dans d’autres, on constate un processus de gentrification. Quelle politique, notamment en matière de logement et d’équipements collectifs, comptez-vous mettre en œuvre pour rendre la ville attirante pour tous mais aussi pour y renforcer la mixité dans tous les quartiers ?

Un logement de qualité pour tous est depuis toujours une priorité pour ECOLO. La crise du logement social demande un investissement massif dans la production de nouveaux logements de qualité, la pérennisation financière du secteur et l’optimalisation du parc locatif. Si l’augmentation du nombre et de la qualité des logements sociaux est indispensable, l’accès au logement doit aussi s’envisager plus largement, sur tout le parc existant, en activant des mécanismes variés qui donneront des réponses adéquates à des situations variables. ECOLO souhaite élargir l’offre de logements à prix encadrés (Agence Immobilière Sociale, etc.) et réguler le marché locatif privé. Des mécanismes de régulation des marchés immobilier et foncier sont indispensables, sous peine de devoir désespérément compenser par des fonds publics la spéculation immobilière. Enfin, ECOLO soutient des formes alternatives de logements (habitat groupé, logement solidaire, etc.) qui répondent à des besoins qui ne sont rencontrés ni par le marché privé, ni par le marché public.


7. Quelle analyse faites-vous de l’étude d’incidence de la liaison autoroutière « Cerexhe-Heuseux / Beaufays » (CHB) ? Question subsidaire : si votre parti est favorable à la construction de l’autoroute CHB, jusqu’à quel montant de dépenses publiques cette position est-elle valable ?

0 euro. Avant tout c’est un choix de société — et en conséquence un choix important d’investissement — qui oppose ECOLO à ce nouveau tronçon autoroutier. L’alternative au transport routier doit être mise en œuvre maintenant, et il est déjà tard. La cohérence d’une approche globale de la mobilité est indispensable.

Les éléments que nous mettons à charge de ce dossier sont nombreux : péri-urbanisation accrue de la zone traversée, non respect de zone Natura 2000 protégée, incapacité à résoudre de façon durable les problèmes de mobilité,… attitude irresponsable vis-à-vis des directives européennes et de leurs principes,…


8. Êtes-vous favorable à une vigoureuse réduction de l’espace (circulation et stationnement) accordé à l’automobile et à la recherche d’un nouvel équilibre dans l’occupation de l’espace public ?

ECOLO porte une politique des centres urbains qui laisse une place privilégiée aux modes de déplacements doux (vélos, piétons, rollers, etc.). Ceci implique à la fois le développement d’infrastructures appropriées qui rendraient enfin les villes accueillantes pour les cyclistes, d’une politique ferme de dissuasion de la voiture (stationnement, circulation, etc.), d’une offre de transport en commun efficace, de parkings de dissuasion bien connectés… La réussite, telle qu’elle est avérée dans de nombreuses autres villes européennes, d’une politique de la sorte est au prix de la conjonction de ces différents moyens d’action.


9. Quelle politique souhaitez-vous appliquer concernant le choix des sites des grandes infrastructures (stades, hôpitaux,...) ?

Pour alimenter le tissu urbain (logement, activité économique et sociale), la ville a besoin d’infrastructures : ponctuelles (les grands équipements) et de réseaux (mobilité, énergie, …). La localisation des grands équipements parce qu’ils drainent beaucoup de monde dans des modalités d’occupation diverses doit être réfléchie à l’aune de plusieurs paramètres propres à chaque type d’infrastructures et à ses particularités de fonctionnement. La mobilité est un de ces paramètres. Si on prend l’exemple de l’aménagement du site du Tivoli, d’autres questions comme l’activité sur la place Saint-Lambert et au centre ville, la faisabilité du montage financier, les nuisances du chantier, ou l’ensoleillement de la place du Marché se posent. Qui plus est, lorsqu’on envisage la localisation d’une nouvelle infrastructure, c’est souvent –plus ou moins directement- au détriment d’un autre site. Si on décide de déménager la bibliothèque des Chiroux, c’est l’avenir du site des Chiroux actuel qu’il faut questionné également. ECOLO plaide pour la prise en considération des paramètres les plus pertinents, leur explicitation et la communication sur les critères de la décision. Dans cette logique, la réflexion sur de grands équipements devra se mener à une échelle pertinente, dépassant souvent les limites communales.


10. Êtes-vous favorable à la mise en place d’une communauté urbaine dans l’agglomération liégeoise ? Selon quelles modalités ?

ECOLO a depuis plus de dix ans dans son programme la réorganisation générale du territoire autour de communautés de communes — rurales et urbaines — correspondant aux bassins de vie, reconnues par décret comme outil privilégié de coopération et de gestion des intérêts supra-communaux et élues directement. Ce chaînon manque actuellement, ce qui explique très certainement pourquoi les projets urbains sont si rarement développés à la bonne échelle et au bon endroit. Cette restructuration devra faire l’objet d’une planification progressive, supprimera les provinces en redistribuant leurs outils, leur savoir faire et leur personnel au profit d’une réorganisation plus claire et d’une amélioration du service aux citoyennes et citoyens.