Questions à intégrer dans l’étude d’incidence

Ci-dessous une série de questions à intégrer à l’étude d’incidence suite à la réunion de présentation de la ville de Liège le 14 avril 2016.

Pour consulter la présentation du projet faite par la ville de Liège : cliquez ici.

1. De la nature et de l’usage des voiries et espaces réputés publics

Le plan d’implantation des lots et ensembles bâtis correspondant est organisé de telle manière qu’il n’existe pas de continuité visuelle dégagée à travers l’îlot de Bavière. Cet effet vient être renforcé par la déclivité artificielle qui est apportée sur le site du fait du recouvrement d’un niveau de parking au centre du site. Cette configuration empêche l’usager de l’espace public d’apprécier, depuis les rues existantes avoisinantes, la fréquentation et le passage potentiel qu’offre le nouveau quartier. Ceci génère une série de questions en matière de sécurité et de contrôle social des espaces situés entre les ensembles bâtis :

Ces espaces sont-ils considérés comme de l’espace public ?
Sont-ils régis par les mêmes règles que les rues de Liège ?
Sont-ils conçus et considérés - au même titre que l’ensemble de l’espace public liégeois - comme capables d’accueillir des manifestations temporaires évènementielles de type : marché, braderie, passage d’une marche organisée, concert, etc…
L’accessibilité cyclo-pédestre y est-elle garantie 7j/7 et 24h/24 ?
Leur entretient incombe-t-il à la ville de Liège ou aux propriétaires ?
Du fait de cette configuration inhérente à la conception des lieux, ne génère-t-on pas des situations favorable à l’embuscade, à la dissimulation d’individus ?
Cette situation n’a-t-elle pas tendance à dissuader le passage à travers l’îlot et de ce fait de diminuer une perméabilité souhaitable à l’échelle du quartier ?
Est-ce une volonté délibérée des concepteurs et des auteurs du projet ?
Les espaces résiduels réputés publics ainsi conçus ne risquent-ils pas de générer une criminalité suffisante pour nécessiter à terme d’être gérés par un système de fermeture ?
Peut-on accepter un tel risque de détournement potentiel obligé de l’espace public ?
Ne faut-il pas à ce stade du projet supprimer ce risque en corrigeant le plan des voiries internes de l’îlot ?

2. Des espaces verts, de leur nature et de leur accessibilité

Le plan présenté renseigne plusieurs espaces dits verts. Il convient de clarifier certaines choses quand à leur ouverture sur le quartier et le traitement prévu du végétal.

La présentation qui a été faite n’est pas claire sur l’implantation et le statut des espaces verts. Les ilots A, C, D, E et F comportes des espaces verts dont certains sont renseignés à la planche 13 de la présentation comme faisant partie du continuum des espaces publics. Planche 30, on apprend par des inscriptions explicites ou le code couleur que ces espaces sont potentiellement privatifs ou collectifs à usage privé. La nature de ces espaces est à clarifier.
Quels sont les espaces verts qui font partie de l’espace public ? On entend, ici, par espace public : l’ensemble des lieux dont l’usage et la jouissance ne sont pas liées à la propriété ou la location d’une des parties bâties du nouveau quartier mais dont l’appropriation est égalitaire par tous les citoyens de la ville ?
Quels sont les espaces extérieurs réputés verts dont l’accès est restreint et conditionné par une quelconque forme d’usage du bâti du nouveau quartier ?
Quelles sont les conditions d’accessibilités de ces espaces ?
Les espaces verts sont-ils accessibles 24h/24 - 7j/7 ?
Leur accès est-il protégé par des dispositifs de fermeture ?
Si c’est le cas, quelles sont les conditions d’accès ?
Est-ce payant ?
Un service de gardiennage est-il prévu ?
Qui assure l’entretien de chaque espace réputé vert au plan ?
Quel est le type de végétation envisagé sur les espaces verts situés au-dessus des parkings ?
Concernant l’espace vert de l’ilot F ; la planche 29 montre des visualisations très minérales des sols à cet endroit alors que la planche 30 renseigne le même espace par un aplat vert foncé qui entretient la confusion. Est-il légitime de considérer cet espace comme vert ou bien est-ce là une interprétation usurpée ?
Deux espaces interstitiels entre les îlots D et E et les îlots E et F apparaissent et disparaissent au fil des planches comme espaces potentiellement verts mais dont le statut varie au fil de la présentation. Sont-ils considérés comme espace vert ? Et comment répondent-ils aux questions d’accessibilité décrites ci-dessus ?
Le plan du nouveau quartier prévoit il des espaces publics dédiés aux enfants de type plaine de jeux ? Et si oui leur accès est-il réservé ? Conditionné ?

3. Des interrogations concernant les parkings

Le choix qui est posé de construire un niveau de parking enfoui (traduisez plutôt recouvert) au niveau du sol de la ville n’est pas sans entraîner une série de corollaires aux conséquences très préoccupantes. Cette attitude génère un effet de socle. Il convient d’envisager ses expressions locales et les conséquences qu’il entretient dans l’articulation du nouveau quartier avec la ville existante.

En premier lieu, on peut déplorer un manque total d’information claire sur les planches 25 à 27 concernant le repérage des niveaux des sols des différents parkings, des voiries et des sols avoisinants. L’information est présente sporadiquement et non détaillée avec les mêmes systématisme ou précision. On peut dès lors s’interroger sur la présence et l’existence de façades du parking donnant sur l’espace public existant.
Les trottoirs de la rue des Bonnes Villes et du boulevard de la Constitution seront-ils bordés par endroit de murs aveugles ou percés uniquement d’opercule de ventilation conséquence de la présence du stockage des voitures au RDC de la ville ?
Si cette disposition devait se confirmer, on peut s’interroger sur les conséquences du déficit de contrôle social que génèrent ces grandes étendues de façades mortes.

Pour des raisons de continuité des sols supérieurs internes au nouveau quartier, l’effet de socle nécessite une prolongation au-delà de l’emprise stricte des parkings. Cette posture ouvre aux interrogations suivantes :
Quelles sont les fonctions qui habiteront ces socles en dehors des parkings ? La présentation n’en fait absolument pas mention or c’est toute l’interface avec la ville qui est concernée.
Le nouveau quartier pour se rendre accessible est équipé d’escaliers et de quelques rampes. L’espace public auquel il donne accès a donc une accessibilité différenciée tandis qu’on est PMR ou capable d’emprunter des marches d’escalier. Si pareille iniquité est parfois incontournable dans des projets sur des terrains avec une déclivité naturelle, on peut se poser la question de l’opportunité pour l’auteur de projet de générer un tel obstacle. Les îlots F et G sont particulièrement concernés tout comme l’espace situé entre les ilots B (bibliothèque) et F.
De même, la position de surplomb de toute une série d’espaces publics sur les voiries existantes va générer des problèmes de sécurité nécessitant d’équiper ces plateaux de très longs garde-corps. De quelle nature seront ces gardes corps ?
Laisseront-ils passer la vue ou bien ceux-ci renforceront –ils l’effet "forteresse" du plateau en proposant des espaces de replis ou de dissimulation ?
Quel sera le niveau de la main courante des gardes-corps par rapport au trottoir en contrebas ? 3m de parking + 1m de garde corps = 4m ? plus ? moins ?

La mise en surplomb d’une partie importante des espaces publics du projet renvoie à la question 1 traitant de l’appropriation de ceux-ci, de leurs potentiels usages et de leur destination finale. Il en va de la sécurité de tous et de la pertinence de la posture spatiale du nouveau quartier dans son rapport à la ville qui l’accueille.

Lors de la RIP, le représentant des promoteurs a signalé la pollution du sous-sol. Or, des travaux de terrassement conséquents sont liés à l’enfouissement de la majeure partie du parking. Cette annonce entraîne son lot de questions et d’inconvénients majeurs ;

Quelle est la nature de cette pollution en sous-sol ?
Des analyses pertinentes et suffisantes ont-elles été effectuées ?
Quels sont les laboratoires qui ont réalisé ces analyses ?
Les résultats de ces analyses ont-ils été publiés et sont-ils accessibles ?

L’aménagement du site du Valdor a connu une situation semblable.

Quelle option concrète fut choisie pour résoudre ce problème, sur ce chantier ?

La solution proposée tend à peu superposer (si ce n’est au dessus de la surface de la ville) les plateaux de parking.
Ne serait-il pas plus judicieux de creuser un ouvrage plus en profondeur mais moins étendu afin de limiter les coûts de dépollution et de concentrer les efforts de génie civil en sous-œuvre ?
Cette solution a-t-elle été étudiée ? Et si oui, quelles sont les raisons de son écartement alors qu’elle a comme autre avantage d’augmenter la surface de terrain demeurant en pleine terre ?

4. De la mixité des fonctions

L’implantation des différentes institutions et ensembles fonctionnels suit exactement et strictement une logique de lotissement. Cette conception de l’organisation du quartier génère un usage et une occupation du bâti très séquencés dans le temps.

Y a-t-il des dispositions prévues pour éviter une fréquentation par intermittence des bâtiments ?
Comment le rapport à l’espace public et le contrôle social qui en découlent ont-ils été étudiés par les auteurs de projet :
Dans le rapport des façades et des vues ou accès qu’elles génèrent ?
Dans l’enchainement temporel des activités qui peuvent se relayer dans l’appropriation des lieux ?
Un plan lumière a-t-il été étudié pour les espaces extérieurs ?
Les jeux d’éclairement des façades habitées en soirée ont-ils été étudiés dans leur rapport à l’espace public ?

5. Des enjeux patrimoniaux

Concernant le bâtiment d’accueil de l’ancien hôpital de Bavière, une série de questions se posent. Le bâtiment constitue - par sa position et sa persistance sur le coin - une articulation importante avec le quartier. Dessiné par l’architecte Demany et construit en 1895 en style néo-mosan, l’ensemble est repris à l’inventaire du patrimoine et les façades font l’objet d’une exigence de conservation.
Comment envisage-t-on la conservation ?
Si les façades sont conservées, en sera-t-il autant des toitures et brisis ardoisés ?

Ces pans en retrait du plan des façades sont des parties intégrantes de la volumétrie et du rendu de façade. Depuis le Boulevard de la Constitution, le bâtiment est appréciable avec beaucoup de recul. Toute autre volumétrie, couverture ou ajout de type étage en penthouse modifierait grandement l’équilibre de l’ensemble.
La conservation des façades est-elle envisagée dans sont rapport du trottoir jusqu’à la corniche ou jusqu’au faîte des toitures ?

De même, on semble distinguer sur la planche 12 de la présentation que le bâti derrière les façades sera nouveau. Si l’on peut comprendre des raisons techniques de remplacement d’un bâti obsolète ou vétuste, on est en droit de s’interroger sur la spatialité et l’équilibre des volumes qui vont s’élever en lieu et place des deux ailes actuelles. Les bâtiments en V ont une profondeur et des hauteurs sous plafonds qui ont été composées en harmonie avec les façades. Si les façades sont conservées, on est en droit d’attendre que les nouveaux volumes articulés répondent à des règles de composition qui ne dénaturent pas l’ensemble.
Y a-t-il des garanties données dans ce sens par l’auteur de projet ?
Les contraintes d’une antenne hospitalière du XXIe siècle prévue à cet endroit sont-elles compatibles avec ces contraintes spatiales et architecturales de la façade XIXe ?

Pour Bavière.be :

Aloys Beguin, Martin Bodmer, Olivier De Wispelaere, Tatiana Falaleew, Benoit Heylens, Thomas Moor, Enrica Perrotti, Pavel Kunysz, Marie Schipers, François Schreuer

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