La Communauté d’agglomération du Grand Dijon a bouclé très récemment le financement de son projet de tram, en signant, le 25 mars (soit le lendemain de la décision du gouvernement wallon sur le tracé du tram), un accord avec la Banque européenne d’investissement (BEI) qui financera environ la moitié du projet.
La comparaison entre la situation dijonaise et la situation liégeoise mérite qu’on s’y arrête. Le petit tableau qui suit résume les principales données chiffrées.
Dijon | Liège | |
Date de la décision politique | 2008 | 2008-2010 |
Date programmée d’entrée en service | 2013 | 2017-2019 (?) |
Nombre de lignes | 2 | 1 |
Kilomètres de lignes | 19 | 17,6 |
Budget (en millions d’euros) | 400 à 450 | 500 |
Prix au kilomètre (en millions d’euros) | 21 à 23,7 | 28,4 |
Taille de l’agglomération | 250000 | 500000 |
Investissement par habitant | 1600 à 1800 EUR | 1000 EUR |
Type de financement | Public | Privé |
Bref, Dijon, agglomération deux fois plus petite que Liège, est capable de mettre en service deux lignes de tram en cinq ans là où il faut le double du temps, à Liège, pour n’en faire qu’une seule. Dans ces conditions, nous ne saurions suggérer au ministre de continuer à plaider, comme il l’a fait ces derniers jours, le caractère exceptionnel du projet et les délais extrêmement serrés de sa réalisation. Il va finir par porter préjudice à sa crédibilité.
On notera que, dans le cas dijonnais, la gestion du projet demeure dans les mains du secteur public là où le ministre de la mobilité en charge comme son prédécesseur n’ont jamais envisagé d’autre solution que le sacro-saint (mais terriblement coûteux) « PPP ».
À l’occasion de la signature avec les autorités du Grand-Dijon, les responsables de la BEI (dont une des missions, rappelons-le, est d’apporter des financements aux collectivités pour des projets de développement urbain durable) ont d’ailleurs indiqué que leur institution a participé, sur les dix dernières années, à la plupart des projets d’implantation de réseaux de tram en France (Bordeaux, Clermont-Ferrand, Grenoble, Le Mans, Lyon, Marseille, Montpellier, Mulhouse, Nancy, Nantes, Nice, Orléans, Paris, Reims, Strasbourg, Toulouse et Valenciennes) pour un montant de quatre milliards d’euros. Son intervention dans ce domaine au niveau de l’Union européenne s’élève à 23,7 milliards d’euros (Athènes, Alicante, Barcelone, Bilbao, Bruxelles, Berlin, Valence, Lisbonne, Londres, Madrid, Munich, Düsseldorf, Manchester, Dublin, Budapest et Prague).
En savoir plus
— La fiche Wikipédia
— Les pages consacrées au projet sur le site de la communauté d’agglomération du Grand Dijon
— Le site du projet